Un incendie a ravagé plusieurs stocks de marchandises et de comptoirs de cambistes au marché Madina. Les pertes « sont énormes », un transformateur de l’Electricité de Guinée serait à l’origine du brasier.

Dans la nuit du jeudi 2 au vendredi 3 mai, un incendie s’est déclaré au troisième étage d’un bâtiment commercial, près de la gare-routière de Madina. Téléphones portables, produits cosmétiques, chaussures, ceintures, lunettes ont été réduits en cendres. Des comptoirs de cambistes n’ont pas été épargnés (liasses des billets de banque brillées).

«Il y a eu des variations de la tension du courant, nous avons alerté EDG, en vain. Au bout de quelques minutes, le transformateur, juste à côté du bâtiment, a pris feu et les flammes ont atteint le bâtiment via les câbles d’alimentation », confie un témoin. Ibrahime Bah, vend des produits cosmétiques : « La perte est énorme, tout a été ravagé par les flammes. Dieu merci il n’y a pas eu de perte en vie humaine.»

Le stock d’Abdoulaye Barry est parti en fumée : « J’avais pris plusieurs millions de francs guinéens en crédit, le magasin était plein de ceintures. Il y avait aussi du cash. Les dégâts sont considérables. Les sapeurs-pompiers ont circonscrit le feu avant qu’il ne se propage dans tout le bâtiment ou dans les immeubles avoisinants.» Moussa Camara, le chef de département sécurité et incendie à la société Topaz : «Nous avions été alerté par la Protection civile, pour intervenir en appui. Depuis la nuit, c’est maintenant (9 heures) qu’on a maîtrisé le feu. Mais, pour l’heure, on ne peut pas être sûr qu’il est complètement éteint. Les dégâts sont énormes : 26 magasins et un restaurant sont partis en fumée. Mais, grâce à la Protection civile appuyée par les sociétés Laguipres et Topaz, nous avons circonscrit le feu.»

Selon Chérif Aly, le prési de la Chambre du commerce de la région de Cona-cris, le constat « alarmant. Il y a eu beaucoup de dommages. L’accès au bâtiment était difficile, obstrué par des conteneurs et des tables. Plus d’une vingtaine de boutiques de vente et des magasins de stocks ont été détruits, ainsi que des comptoirs de cambistes. Imaginez les dégâts, on parle des cambistes.» Chérif Aly invite les autorités de la transition à reconstruire le marché Madina, à le moderniser, afin d’éviter de tels drames. Mohamar Sanfang Cissé, le chef du cabinet au ministère du Commerce, de l’industrie et des PME, se félicite d’une « grande solidarité » en faveur des victimes ! « Nous leur témoignons toute notre compassion.»

Une commission composée de la Chambre du commerce, des victimes, de la Protection civile, un huissier de justice, a été mandatée de faire le constat, de répertorier les victimes, d’évaluer les dégâts (volume, catégorie et coût). En parallèle, une commission scientifique de la gendarmerie et de la police judiciaire doit situer les responsabilités.

En décembre 2020, un incendie avait ravagé une partie du marché Madina. Des ateliers de couture et de soudure avaient étaient réduits en cendres.

Yaya Doumbouya