Ce 22 août à Dar Es Salam 1, commune de Ratoma, une portion de la décharge s’est effondrée sur trois habitations situées au pied de la montagne d’ordures. Le bilan est discuté : outre les cinq morts annoncés par la police, trois autres corps ont été extraits des décombres, faisant 8 morts. Pour les blessés, la flicaille avait annoncé cinq avant l’extraction d’un sexagénaire, survivant mais mal en point, couvert de boue, porté au dos par un jeune. Les populations riveraines recensent quant à elle 13 morts.

C’est la Petite Cellule Dalein de l’UFDG qui y est arrivé le premier, dès l’annonce du drame. Le Cid de l’UFR lui a emboîté le pas vers 14 heures et demi, suivi par Alpha Grimpeur qui, à son arrivée sur les lieux à 16 heures, a été hué par certains jeunes enragés par l’attente interminable de la seule pelleteuse déployée. Cette dernière, mise à disposition par le génie militaire pour dégager les gravats, n’est arrivée que vers 15 heures soit cinq heures après le drame. La flicaille reconnait la lenteur. « On aurait dû terminer l’intervention et sauver ceux qui pouvaient l’être, mais faute d’équipements appropriés, on ne peut rien. La police n’est pas équipée pour intervenir sur ce type de drame. C’est dommage ! ». Abdoul Kabélé-bélé Camara, le patron de la flicaille, était présent, de même que les colonels Bafoe, Samoura et Tiegboro-boro, entre autres pandores.

Sur les lieux, une foule nombreuse, un dispositif sécuritaire impressionnant, dans une ambiance de colère, de tristesse et une bonne dose de pagaille. Les agents de la Croix – Rouge et les jeunes du quartier ont utilisé leurs mains pour extraire ceux qui pouvaient être avec les moyens de bord. Il fallait de grandes machines pour dégager les ordures dans l’espoir de trouver des survivants ou récupérer les autres corps, s’il en restait.

Sur les circonstances du drame, les riverains avancent des raisons autres que la pluie qui s’est abattue sur Cona-cris depuis la veille. « C’est la machine qui pousse les ordures chaque fois pour pouvoir décharger d’autres. Même hier la machine était en train de dégager sur la montagne. C’est pourquoi dès que la pluie s’est intensifiée cette partie-là qui était à l’extrémité a cédé. Malheureusement, voici ce qui est arrivé, des morts et des blessés », s’indigne-t-on dans le quartier.

Par ailleurs, il faut noter l’inconscience de la population et l’irresponsabilité des autorités. Pendant qu’on cherche les gens sous les décombres, les jeunes curieux grimpent la montagne d’ordures. Nul n’a cherché à les en dissuader.

Th Hassane Diallo