Des pièces d’identité guinéennes ont été retrouvées sur lui, au nom de Mamadou Mouctar Diallo né en 1982, fils d’El hadj Abdoulaye et de Hadja Safiatou et originaire de Koula Mawdei. Il détenait également une carte consulaire guinéenne délivrée à Bamako ainsi qu’une carte de la banque islamique de Guinée sur laquelle était mentionnée quartier Kissosso avec la même filiation. Pour l’instant, l’enquête n’a pas encore déterminé le mobile de cet acte.

Amadou Mouctar Diallo, maire de la commune rurale de Sagalé est revenu sur les faits « Il était 21h quand l’assassin est arrivé au domicile du chérif, déposé par un taxi motard que nous ne retrouvons toujours pas. Il a traversé le domicile et s’est introduit dans la chambre du notable sans saluer les talibés qui faisaient le thé au dehors. Après sa sale besogne, il a été arrêté par les disciples. La population n’a pas voulu le remettre aux autorités locales parce que tout le monde veut se faire justice. Les trois gendarmes venus se sont enfermés dans une chambre pour l’auditionner. C’est vraiment difficile de maitriser tous ses talibés car les tensions ne font qu’empirer » explique-t-il.

Des agents de la CMIS (Compagnie mobile d’intervention et de sécurité) venus en nombre n’ont pas pu exfiltrer le présumé assassin. Il a fallu l’appui de la gendarmerie mobile numéro 8 pour le conduire à Labé. Des jets de pierres contre gaz lacrymogène ont été échangés entre agents de sécurité et talibés qui pleurent à chaude larmes, la disparition tragique de leur maître vénéré.

Au moins 10 civils blessés , 9 agents de sécurité dont 4 de la CMIS (avec 3 cas graves) et 5 gendarmes légèrement blessés. Le siège de la Sous-préfecture et la résidence du sous-préfet de Sagalé ont été saccagés, et calcinés. L’unité de la gendarmerie et celle de la police ont connu le même sort.

Un proche du suspect qui requiert l’anonymat nous a confié que le jeune Mouctar serait un déséquilibré « Mouctar est atteint d’une démence depuis longtemps, et c’est connu par tout Labé. Il exerçait pleinement ses activités, c’est peu à peu que cette démence l’a envahi. A vue d’œil tu ne devinerais pas qu’il est un malade mental » confie-t-il.

Aux dernières nouvelles, le calme n’est revenu dans la cité qu’en fin de soirée du 30 octobre.