Le ministre de l’énergie et de l’hydraulique, Cheick le Talibé a tenu un poing de presse ce lundi 8 janvier à son ministère pour parler des délestages récurrents d’électricité dans la capitale guinée-haine. Il a tenté d’expliquer les raisons de cette perturbation dans les ménages : « Kaléta est un barrage au fil de l’eau. Il y a de l’eau, ça tourne. La preuve est que, pendant la saison des pluies il y a le courant 24h sur 24. Donc n’ayant pas une retenue, c’est-à-dire un réservoir d’accumulation de l’eau, qu’on peut lâcher à volonté pour alimenter les groupes ». Cheick le Talibé estime que le premier travail d’un journaliste est de véhiculer la bonne information. « Si j’entends les journalistes dire Kaléta est calé ça me fait mal au cœur. Car, dit-il, je vous explique, le niveau d’eau à Kaléta c’est 110 m. Nous avons créé nous-même un système métrique pour mieux mesurer le SMK (système métrique du Konkouré). On a fait les mesures et l’on a calé Garafiri à 350  parce que c’est lui qui est en amont de Kaléta sur le Konkouré.  Donc Kaléta est à 110 m de la cote, vous descendez à 108 vous créez la cavitation. Dès que la cavitation est créée c’est le moteur qui s’arrête. Du coup on ne peut pas turbiner plus qu’il en faut » explique-t-il. N’en déplaise au ministre, ça cale à ce niveau.

A la question de savoir comment fonctionnera Kaléta en cette période d’étiage, Cheick le Talibé répond : « Pendant la saison sèche, Kaléta ne peut produire que 33 mégawatts. Nous avons réfléchi et nous avons trouvé une simulation. Garafiri a une retenue d’eau et Kaléta n’en a pas. Nous avons trouvé que Garafiri peut alimenter Kaléta. La journée, kaléta ne fonctionne pas, c’est Garafiri qui envoie l’eau qui est accumulée jusqu’à la cote 110 pour ne pas provoquer la cavitation ». Dès que ça atteint la cote 110, EDG appelle directement Kaléta pour dire d’envoyer le courant à 18h ».

Rappelant, « quand la première turbine de Kaléta a été lancée en 2015, 80 mégawatts seulement suffisaient pour alimenter tout Cona-Cris. Ce qui signifie que les consommations ont augmenté. Aujourd’hui sur 75 mégawats de Garafiri, nous n’avons que 40 et sur les 240 mégawatts du barrage Kaléta nous n’avons que 110 mégawatts » clarifie Cheick le Taliby.

En attendant la saison pluvieuse, Cona-Cris devra prendre son mal en patience.  Pour finir, le ministre de l’énergie et de l’hydraulique a fait savoir que, quel que soit l’effort par l’Etat dans l’amélioration de cette desserte en électricité, si ces efforts ne sont pas soutenus par les consommateurs par le paiement des factures, le problème ne sera jamais résolu.