Le 22 janvier 2007, Cona-cris et certaines villes de l’intérieur étaient en ébullition. Des citoyens massivement mobilisés ont pris d’assaut les rues pour dénoncer la mauvaise gouvernance, demander le départ de Fory Coco du pouvoir. Des revendications réprimées dans le sang au niveau du pont 8 novembre. Quelques 150 personnes tuées, près de 300 autres blessées. Onze ans après, la justice guinée-haine reste muette. Pire, la date tend à être classée dans les oubliettes. Selon Dansa Kourouma, membre du forum, la date a été sombre pour les Guinéens. «Devant le risque d’un classement du dossier du 22 Janvier 2007 aux oubliettes, l’absence de justice et de reconnaissance des victimes ou de leurs familles, le forum sort de son silence et consacre ce onzième anniversaire à la redynamisation de ses instances, la refondation du mouvement social et la recherche de la justice pour les victimes ».

La bataille a été rude pour les mouvements sociaux, rappelle Mouctar Diallo, prési des NFD. Mais, les autorités à l’époque ne comptaient pas fléchir, c’était une chasse aux sorcières se souvient-il. «On chassait les gens jusque dans les cimetières. Nous, on était obligé de déserter nos domiciles au risque d’être arrêté ». Malgré ce combat, la cause défendue a été trahie, dénoncent les membres. «La cause pour laquelle la population guinéenne, sous le leadership d’une jeunesse unie et engagée, s’est battue, cette cause a été trahie par certains politiques et acteurs sociaux mal éclairés. Les souffrances des jeunes, les douleurs des victimes ont été marchandées pour tout simplement se faire une place au soleil ».

Toujours est-il que la commission d’enquête indépendante mise en place à l’époque reste muette jusqu’à sa dissolution après le départ du gouvernement de large consensus piloté par Lansana Kouyaté, dit-on. Pour toutes ces raisons le FNAJESOG recommande au gouvernement la mise en place d’une commission d’enquête indépendante sur ces tristes événements, rétablir les victimes. Aux partis politiques, de faire du lobbying auprès des institutions nationales et internationales pour obtenir justice en faveur des victimes. Au mouvement social guinéen (CNOSCOG, CNTG) de renforcer l’unité d’action en vue de remobiliser le forum des forces vives de la nation.