Des membres de la communauté Baga ont animé une conférence de presse ce mercredi, 24 janvier à la maison de la presse. Objectif, annoncer les couleurs du premier festival qu’elle organise les 30 et 31 janvier, à Katako, sous-préfecture de Bintimodia (Boké). Les Baga veulent célébrer le masque d’épaule D’mba, symbole de la déesse de la fécondité et de l’abondance qui a toujours souffert d’une appelation « NIMBA ». En Guinée, près de 7 entités s’expriment en Baga, avec des variations propres à chaque communauté. Alpha Yaya Bangoura, secrétaire exécutif adjoint pour la valorisation du masque d’épaule D’mba explique: « Nous avons instauré cette journée culturelle pour nous connaitre et apprendre à vivre ensemble. Par ce que, nous avons en commun la langue Baga et le masque D’mba ». Au total, 23 villages prendront part au festival.

Dans la plupart des localités en Guinée, les communautés ont des sites, des symboles ou masques qui parfois sont sacrés et qui ont une représentation importante. C’est le cas du D’mba chez les Baga qui constitue le symbole de la divinité féminine dont l’importance est capitale, selon Dinah Salifou Soumah, chargé de communication de la communauté : « Les femmes qui ne donnaient pas d’enfants pouvaient sortir de la ronde, frapper un des seins du masque, une façon d’implorer à Dimba de l’aider à enfanter. Quelques temps après, elles voient leur demande se réaliser. La danse D’mba est également un rituel organisé pendant les grandes cérémonies ».

A l’occasion de la conférence, la communauté Baga a indiqué que les billets de 5000 GNF portent la photo du D’mba. Et cela sans l’accord du bagataye, d’où est issue ce symbole. De ce fait, ils disent vouloir exiger à la BCRG un dédommagement. Pour l’instant les modalités ne sont pas définies, cela fera l’objet d’une assise entre les ayants droit et les autorités.

Le 4 février 2015, la communauté Baga s’était réunie sous l’égide du Premier ministre Mohamed Said Fofana, à Conakry. Une rencontre pendant laquelle des recommandations avaient été formulées notamment la conversion du potentiel culturel du D’mba en ressource pour un développement économique endogène.