L’AVCB, Association des victimes du Camp Boiro qui réunis les rescapés, fils et petits-fils de victimes du régime Sékou Tyran ont commémoré, ce jeudi 25 janvier, les douloureuses pendaisons de 1971 au pont de Tombo, (8 novembre). “Plus jamais ça”, “À bas la dictature”, “Nous demandons justice” ont ponctué la cérémonie. Sur le sinistre pont 8 novembre, Lamine Camara “Kapi”, prési de l’association a lu une déclaration pour rappeler que de hauts fonctionnaires, compagnons de l’indépendance, « dignes fils de cette nation, ont été nuitamment et lâchement pendus sur ce pont de Tombo le 25 janvier1971 par Sékou Touré et son régime sanguinaire ». Barry Ibrahima dit Barry III, leader du mouvement socialiste africain et Secrétaire d’Etat, Baldé Ousmane, ministre des Finances, gouverneur à la Banque centrale et cosignataire de la monnaie guinéenne à sa création, Magassouba Moriba, ministre de l’Education et ancien maire de Kankan, Keita Kara de Soufiana, commissaire de police, notamment. Ce jour 90 personnes ont été pendues sur toute l’étendue du territoire, dit-il. Depuis cette date, « rescapés, veuves, fils, filles, petits-fils, arrières-petits-fils, parents, amis, connaissances, défenseurs des droits humains et anonymes venants de toute la Guinée sont réunis ici pour dire : plus jamais ça, plus jamais ça. Et nous nous battons pour obtenir justice dans notre pays meurtri par des crimes commis au nom de l’Etat ».

Les promoteurs de la haine

Les insultes, déclarations mensongères, tentatives de falsifications de l’histoire continuent d’être proférées par les thuriféraires non reconverti du cynisme régime Sékou Touré, pleure le Kapi. « Des radios nostalgiques d’un passé triste et tragique, faisant fi de toute déontologie avec leurs émissions de déni de la vérité en sont une parfaite illustration. Nous enregistrons et archivons ces coups de couteaux assénés dans nos plaies non cicatrisées. Le moment venu, nous saisirons qui de droit pour réclamer justice et réparation ».

Pour lui, pendant un demi-siècle, le régime Sékou a éliminé systématiquement et de façon programmée les intellectuels, ceux crédibles pour exercer le pouvoir ou les nantis.

La réhabilitation

L’AVCB invite les Guinéens « respectueux des droits humains à s’incliner en ce lieu (pont 8 novembre) sur lequel une stèle doit être dignement élevée à la mémoire des victimes ». Pour éviter à notre pays toute autre violation des droits humains, l’AVCB a prévu d’institutionnaliser ces cérémonies commémoratives des massacres ignobles perpétrés par le régime de la terreur : 25 janvier 1971, journée nationale des pendaisons ; 31 juin 1971 exécution par fusillade en série des militaires, officiers et sous-officiers et hommes de rangs, 17 et 18 octobre 1971, exécution de civils, hauts fonctionnaires et  autorités politiques pour rappeler à la nation cette mémoire collective. « Toute nation qui oublie son passé a tendance à répéter ces erreurs, dont des crimes odieux. Aux autorités compétentes, de réhabiliter dignement les disparus et rescapés dont Alpha Condé, condamné à mort par contumace, en 1971 ».

La vérité, dit le Kapi, triomphera sans passion sans esprit de vengeance. Il appelle à la rechercher et la dire dans la tolérance pour bâtir une Guinée unie et prospère.