Les 237 élèves sur les 716 programmés au Lycée Donka avaient démarré les cours ce lundi 22 octobre, quand un groupe d’élèves a fait irruption dans l’enceinte de l’établissement. Une scène qui a semé la panique aussi bien parmi les élèves que les enseignants, provoquant l’interruption des cours pour le reste de la journée. Un petit intello, témoin de la scène, nous a confié que cette protestation vise à mobiliser ses collègues à la devanture de la DCE (Direction communale de l’éducation) de Dixinn puis à l’IRE (Inspection régionale de l’éducation), pour exprimer leur mécontentement vis à vis des enseignants contractuels qu’ils qualifient « d’incompétents ».
Une accusation que Mamadya Camara, proviseure du Lycée Donka, a balayé d’un revers de la main. Selon elle, cette protestation n’est qu’une manipulation. « Ils ont été instrumentalisés par certains professeurs. Nous avons la chance d’avoir des contractuels qui sont bons. Je m’en félicite. Un certain nombre de professeurs, se sentant certainement menacés, ont estimé qu’il fallait instrumentaliser les élèves ».
« Ce qui arrive à la Guinée est regrettable. Ta liberté s’arrête là où commence celle des autres. Tu ne peux pas voir un professeur en classe et te lever pour dire : je ne veux pas de celui-là. Sauf l’autre. Ça, c’est du jamais vu ! Le droit d’un élève c’est de demander un meilleur enseignement » ajoute la proviseure.
Toujours est-il que la compétence des enseignants contractuels, mobilisés pour pallier l’absence des titulaires dans les écoles publiques, est de plus en plus contestée par certains élèves, d’où la multiplication des remous dans certains établissements de Conakry et de l’intérieur du pays. La responsable du lycée Donka assure que ceux qui sont mutés dans son école répondent aux qualités requises. « Je ne m’accommode pas de la médiocrité. Les enseignants titulaires du Lycée Donka le savent. Je ne peux pas fermer les yeux sur un médiocre et le mettre en classe. Ceux qui sont venus donner les cours ici sont bons. Je peux vous le garantir. Ce n’est pas par démagogie je le dis ».
Du côté des élèves, on ne partage pas la même sérénité. Mohamed Condé, élève en terminale Sciences Mathématiques, s’inquiète pour l’achèvement des cours et interpelle l’Etat. « Cela fait trois semaines que les écoles privées ont commencé les cours. Nous qui étudions dans les écoles publiques sommes en retard. Pourtant, les sujets qui viennent au Bac sont nationaux. On ne peut pas distinguer les élèves du privé à ceux du public. Dans ce cas, je dirai à l’Etat de penser à nous ».
Au collège Donka, élèves et responsables étaient introuvables.