Plusieurs fois reportée (sans motifs clairs), l’audition tant attendue de Cheick Mohamed Fofana alias Sheick Affan a finalement eu lieu ce 25 mars. Initialement prévue le 22 octobre, cette audition a été renvoyée au 24 sur demande de l’avocat de l’accusé. Mais ce jour, Sheick Affan a nargué la Direction de la police judiciaire (DPJ) et le Balai Citoyen, initiateur de la plainte, invoquant les troubles sociales et politiques que connaissait la capitale Cona-cris. Pour l’obliger à se pointer à la DPJ, le Balai Citoyen a émis une deuxième plainte. Attendu dans la matinée de ce jeudi 25 octobre, celui qui se proclame prédicateur et proche de plusieurs hommes politiques du pays ne s’est présenté que dans l’après-midi. Il a fait face aux enquêteurs de la DPJ, deux heures durant. Histoire de répondre des accusations d’incitation à la violence ethnique, régionaliste et injures publiques sur les réseaux sociaux. Rien n’a filtré de ce face-à-fâche, mais dans un communiqué diffusé tard la soirée, la Cellule Balai Citoyen a indiqué que Sheick Affan ne s’est pas encore tiré d’affaire : « Nos conseils, Maitres Salifou Béavogui et Mohamed Traoré qui agissent pour le compte du Balai Citoyen représenté dans cette affaire par son administrateur général, Sékou Koundouno seront ce lundi 29 octobre 2018 à 12 heures à la DPJ dans la phase de confrontation, avec le mis en cause, pour mieux instruire le dossier avant sa transmission au parquet ».
Depuis les sélections munici-pâles en février dernier, la Cellule Balai Citoyen a trimballé en justice plusieurs personnes pour haine interethnique et incitation à la violence sur les réseaux sociaux. Ces dossiers traînent, mais le Balai Citoyen ne désarme pas : « Nous réaffirmons notre détermination indéfectible à poursuivre toute personne responsable de violation des lois devant les juridictions compétentes afin d’éviter à notre chère nation les menaces qui pourraient affecter la paix, le vivre ensemble et le tissu social déjà en lambeau ». Sheick Affan lui continue de bomber le torse. Via sa page Facebook, il se moque vertement de la procédure enclenchée à son encontre par cette frange de la société civile « Il faut doubler vos cotisations pour supporter vos agents contre moi ». Sheick Affan avait d’ailleurs promis de faire des révélations devant les enquêteurs. Mais elles se font encore attendre.