Ce mardi 30 octobre, l’appel de l’opposition à une marche de protestations contre le non-respect du désaccord du 8 août dernier s’est transformé en cauchemar. Mamadou Cellou Diallo a été tué par balle l’après-midi alors qu’il rentrait chez lui. Selon des témoins, c’est au cours d’un échange des jets de pierres entre de jeunes manifestants et la police au quartier Bambeto qu’un agent a ouvert le feu sur lui. Ibrahima Aminata Diallo, le président de la PJDD (Plateforme des jeunes leaders pour la démocratie et le développement) explique: « Quand les agents de forces de sécurité échangeaient des jets de pierres avec les jeunes manifestants, Cellou s’est présenté aux agents les mains l’air. Un signe pour montrer aux policiers qu’il n’était pas dans le lot des jeunes qui jetaient des cailloux. C’est entre-temps qu’il a reçu la balle au niveau du cou et il a rendu l’âme. Nous avons appelé la Croix-Rouge qui est venue prendre le corps pour le transférer à la morgue d’Ignace Deen». La victime, âgée de 32 ans est le 98ème à tomber sous les balles des forces de maintien d’ordre depuis 2010.

Pour cet autre cas, une unité de la police est pointée du doigt. « C’est la police qui a tiré sur lui. On nous a dit que lorsque le jeune tombait, c’est la CMIS numéro 4 qui était postée sur les lieux» a fait remarquer le président de la PJDD. Ibrahima Aminata, touché par cette recrudescence de la violence sur l’axe, dit ne pas comprendre les agissements de certains jeunes vis-à vis des forces de l’ordres. Il indique tout de même qu’en aucun cas ce genre de comportement ne pourrait justifier l’utilisation d’armes à feu sur des citoyens. Ce jeune leader de l’axe a dénoncé l’inertie de l’Etat face aux cas de morts souvent enregistrés sur cette partie de la Capitale. « Nous qui sommes dans la zone de l’axe, on est victime d’un maintien d’ordre disproportionné. Malgré que les manifestants font aussi usage de la violence, cela ne justifie pas des tirs à bout portant. Nous interpellons l’Etat, qu’il prenne ses responsabilités ». La PJDD compte réagir à cette situation de plus en plus inquiétante en Guinée.