Le lundi 28 janvier, le tribunal de première instance de Kaloum a condamné Mamadou Saliou Diallo, l’administrateur général du site internet Nouvellesguinee.com au paiement de 1 500 000 francs guinéens et à la publication de la décision de justice dans les différents organes de presse, y compris son le sien. Il était poursuivi par Me Cheick Sacko, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, pour « diffamation et injures publiques ».

La plainte faisait suite à un article de Mamadou Saliou Diallo publié sur le site internet Nouvellesguinee.com le 6 juin 2018, sous le titre « Les bruyantes et puantes sales casseroles de Me Cheick Sacko ». Notre confrère y alléguait que le Garde des Sceaux a attribué le marché de la construction mort-née du centre pénitencier de Yorokoguia (Dubréka) à une société espagnole contre 250 000 dollars de pot-de-vin et un appartement à Barcelone. Affirmation que le journaliste n’a pas pu prouver lors de sa comparution ce lundi à la barre du tribunal de Kaloum. Il s’est plutôt confondu en excuses et a demandé pardon. Dans sa narration des faits, Saliou Diallo dit avoir rencontré sa source à Paris. « Elle vit entre l’Espagne et la Guinée », déclare-t-il, pour souligner l’impossibilité de prouver ses écrits. « Je reconnais avoir commis une erreur, j’ai manqué de professionnalisme et je demande pardon », confesse l’administrateur général des Nouvelles de Guinée.

Des arguments que Me Mohamed Sampil, l’avocat du ministre Cheick Sako, juge non solides. Pour lui, le journaliste a tout simplement porté atteinte à l’honneur et à la considération de son client. Ce qui est puni par l’article 363 du code pénal et suivant, les articles 200, 100 et suivant de la loi organique L 002 portant liberté de presse du 22 juin 2010. A cet effet, l’avocat a plaidé pour une condamnation du prévenu au paiement d’un franc symbolique.

Le procureur Aboubacar Sir Sylla a estimé que les faits reprochés au journaliste Mamadou Saliou Diallo sont avérés. Et d’ajouter que celui-ci a été incapable d’apporter les preuves de son affirmation. Le procureur Sylla a requis qu’on le condamne à payer 2 000 000 de francs guinéens à titre de dommage et intérêt à la partie civile.

Les excuses de la défense

A sa prise de parole, Moussa Diallo, l’avocat du prévenu a rappelé que nul n’est infaillible, excepté « les anges qui ne fautent jamais et les bêtes qui ne font jamais du bien ». C’est en cela, son client, après avoir mis l’article en ligne, l’a aussitôt retiré. Car il il s’est rendu compte qu’il était en erreur. Me Moussa Diallo a mis en exergue la bonne foi de son client qui a admis son erreur devant la juge Mariame Doumboya. « Mon client ne peut qu’être désolé et nous présentons les excuses les plus sincères. Lorsqu’on faute, on ne peut que demander pardon » a-t-il conclu.

Par ailleurs, il faut noter que le journaliste Mamadou Saliou Diallo, avait été placé sous mandat de dépôt du 22 juin au 5 juillet 2018 à la Maison centrale de Conakry, avant d’être libéré et mis sous contrôle judiciaire.

Lébéré Baldé