Ses amis l’avaient laissé présager à la dernière audience. Cheick Mohamed Fofana alias Affan ne se présenterait plus devant la justice. Ce 28 janvier, alors que son procès était censé se poursuivre au tribunal de première instance de Mafanco, le prédicateur ne s’est pas pointé. C’est à l’ouverture de l’audience qu’un de ses avocats a brandi au juge une note lui signifiant que son client serait malade, qu’il serait soumis à un repos forcé d’au moins 4 semaines. Les avocats de la défense ont sollicité un renvoi pour permettre à Cheick Affan d’être présent à la prochaine audience. Le ministère public qui porte désormais l’affaire n’est pas convaincu par ce prétexte du prévenu : « Au-delà de l’acte qui est produit ici, rien ne prouve qu’il est malade. Aucun certificat médical n’a été produit par la défense » déclare la procureure, Joséphine Tinkiano. « Son état de santé a été vérifié par un médecin assermenté, il ne peut pas mentir, monsieur le président » rétorque l’avocate du prédicateur. Dame Tinkiano d’ajouter : « S’il est vrai qu’il est souffrant, nous estimons alors que deux semaines suffisent pour continuer cette procédure ». Finalement, le juge Amadou Kindy Baldé a renvoyé le dossier au 11 février prochain.

Mais avant, Abdoulaye Bah, candidat UFDG à la mairie de Kindia s’est constitué partie civile dans cette procédure. L’ex président de la délégation spéciale n’a pas digéré les ‘’injures’’ proférées par le prédicateur à son encontre en octobre dernier. A la dernière audience, Cheick Affan a reconnu avoir insulté Abdoulaye Bah, Ousmane Gaoual Diallo, mais affirme avoir posté les vidéos incriminées en réaction à des sorties médiatiques de certains cadres du principal parti de l’opposition. Il accuse notamment Abdoulaye Bah d’avoir tenu des propos peu orthodoxes à l’encontre des sages de Kindia. Une accusation balayée du revers de la main par ce dernier. Ce prédicateur est inculpé d’incitation à la violence ethnique, régionaliste et injures publiques. Il a été trimballé devant la justice par la Cellule Balai Citoyen qui œuvre dans la lutte contre les propos ethniques et régionalistes. Le juge Amadou Kindy Baldé a déclaré irrecevable la plainte formulée par l’ONG. Mais il a laissé le soin au ministère public de poursuivre Cheick Affan.

Yacine Diallo