Les derniers espoirs de signature d’un quelconque protocole d’accord entre le goubernement et le SLECG se sont envolés dans la nuit du mercredi au jeudi 10 janvier. Alors que les bouffe-la-craie qui étaient déjà dans la détresse rongeaient leurs freins au palais du peuple pour attendre la délégation gouvernementale, le secrétaire gênant de l’USTG qui faisait office de porte-voix du SLECG à la commission des négociations est venu annoncer la mauvaise nouvelle « Nous avons le visage triste parce que nous avons honte pour notre pays. Nous avons lâché du lest en revoyant nos prétentions à la baisse. Nous avons accepté de sortir du cadre des 8 millions pour que nous puissions trouver une solution. Nous avons accepté le récemment des enseignants pour dénicher les fictifs, mais il y’a certains cadres de ce pays qui vivent de ces fictifs. Ils ne veulent pas que nous les dénichions. Nous avons en avons discuté avec les techniciens, nous leur avons dit qu’il y’aura ni augmentation de la masse salariale ni augmentation du budget, mais le salaire de base de l’enseignant va évoluer parce qu’on sortira du fichier les fictifs. Comme ils ne veulent pas, ils sont opposés au dénouement de cette crise » , Déçu du comportement de certains cadres (en bois), Abdoulaye Sow appelle à une mobilisation générale pour sauver l’école guinéenne : « Nous sommes fatigués, nous demandons ici plus haut qu’ailleurs aux travailleurs qui ont le souci de l’avenir de nos enfants de se lever pour qu’on puisse résoudre ce problème. Nous faisons appel à toutes les structures de l’USTG car il y’a des cadres qui ne veulent pas que votre argent sorte de leurs bouches. Nous demandons à tous les citoyens convaincus que l’avenir du pays est dans l’éducation, aux institutions de la république, au ambassades… de se lever. Il n’y a pas de raison que pour une ou deux phrases, des techniciens menteurs aillent dire que ce n’est pas possible. Nous invitons toutes les structures de l’USTG à une grève générale et illimitée jusqu’à l’aboutissement de nos revendications ». Mais le patron de l’USTG a pris le soin de ne donner aucune date.

Le désaccord entre les protagonistes tourne autour de la réutilisation de l’argent que la suppression des fictifs offrirait au budget de l’Education. Le SLECG tenait mordicus à ce que cet argent soit reversé sur le salaire de base des bouffe-la-craie. Et pour Aboubacar Soumah ce principe était acquis il y’a 72h, avant que le goubernement ne fasse volte-face. Il pointe du doigt une complicité entre des ministres et certains cadres (en bois) du département de l’Education : « Il était question que la partie gouvernementale, l’USTG et le SLECG se mettent en commission pour aller dénicher ces cas de fictifs à tous les niveaux et que les revenus engrangés soit orientés uniquement sur le salaire de base. Le point d’achoppement a été à ce niveau, ils ont voulu donner des primes. Nous avons dit non il faut que l’argent soit sur le salaire de base conformément à la logique des 8 millions. Chose qui a été acceptée par le gouvernement depuis 72 h. Mais depuis qu’on a fait appel à l’inspecteur général du travail et le chef de cabinet de la fonction publique qui sont responsables de tous ces cas de fictifs parce qu’ils les entretiennent et ils vivent de ça, tout est bloqué. Ils ne veulent pas de la suppression des fictifs, c’est pourquoi ils s’opposent. Comme il y a des complicités dans le gouvernement ils refusent catégoriquement d’accéder à la signature de ce protocole d’accord ».

Le secrétaire gênant du SLECG engage à nouveau les hostilités avec le goubernement du Cas-sorry et demande aux enseignants de battre le pavé dès ce jeudi dans tout le bled « Si nous sommes conscients de l’avenir de nos enfants, pour éviter l’année blanche, il est temps de nous lever. Nous invitons toutes les structures syndicales de l’éducation, surtout le SLECG à tous les niveaux, de Conakry à Yomou à une marche jeudi et nous demandons à la population de nous accompagner si elle est soucieuse de l’avenir du pays. A tous les travailleurs qui ont leurs enfants ici de défendre les enseignants » Le dialogue (de sourds) entre les deux parties est donc totalement rompue. A moins que le P’Tibou Camara réussisse par miracle à rapprocher à nouveau les positions.

Yacine Diallo