Le procès opposant la famille de Mamadou Moussa Sow à celle de dame Oumou Kairy Diallo s’est poursuivi ce mardi 22 janvier au TPI de Dixinn. Cette dernière et ses deux enfants, Mamadou Saliou Diallo et Mariama Diouldé Diallo sont accusés de coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans l’intention de la donner sur la personne de Mamadou Moussa Sow. Ils croupissent à l’hôtel cinq étoiles de Coronthie depuis le 9 novembre 2018.

L’histoire remonte au 29 octobre dernier, vers 2h du matin. Le jeune Mamadou Moussa Sow, domicilié à Koloma, s’introduit par effraction dans la concession de dame Oumou Kairy Diallo à Hamdalaye Gnarywada. La femme, réveillée par la lumière que l’intrus a allumée dans sa chambre, a crié « au voleur ». Moussa Sow tente de fuir, il est mis aux arrêts, ligoté et “battu par une foule en colère”. Au petit matin, Aminata Barry, un des membres de sa famille a réussi à le faire libérer. Mais le jeune rend l’âme sur la route de l’hôpital, sa famille décide de saisir la justice.

Selon la famille de la victime, Moussa Sow était au mauvais endroit au mauvais moment : « Moussa n’est qu’un jeune élève et footballeur. Il revenait de l’entrainement vers 19 h, quand il a aperçu une patrouille de la Police. Voulant se sauver, il est allé directement dans cette concession pour se cacher. Il a dit haut et fort qu’il n’est pas voleur. Mais la famille s’est permise de le ligoter et de le battre toute la nuit, connaissant pertinemment que la maison de sa sœur est à peine à 20 mètres » explique l’avocat de la partie civile. Une version démontée par la défense, mais surtout par le ministère public qui a pourtant placé les prévenus en détention : « Ce monsieur s’est frauduleusement introduit dans la concession d’autrui, dans la seule intention de voler. Il a été battu par la foule. Alors on ne peut pas imputer cette responsabilité à cette pauvre famille. Dans cette affaire rien ne prouve que dame Oumou Kairy est ses enfants sont responsables de la mort de Moussa » s’exclame le procureur. Daouda Diomandé a rappelé que les témoignages du chef de quartier de Hamdalaye corroborent avec la version des prévenus. C’est pourquoi dans ses réquisitions, il a demandé « la relaxe pure et simple des accusés pour délit non constitué ». La défense a abondé dans le même sens, en demandant la libération de leurs clients à cause d’un problème d’imputabilité. Elle réclame par contre 100 millions de francs guinéens à la partie civile pour les préjudices causés aux prévenus.

La partie civile elle, a demandé l’application rigoureuse de la loi en la matière et au paiement de 500 millions de francs comme dommages et intérêts aux ayants droits de Moussa Sow. Le juge Ibrahima Kalil Diakité a renvoyé l’affaire au 28 janvier prochain pour le verdict.

Yacine Diallo