Le 25 janvier, à Conakry, les ministères de la Santé, de l’Environnement et de l’Elevage ont validé le document dit de stratégie nationale de communication pour mettre en œuvre le concept Une seule santé qui vise à réunir tous les problèmes de santé humaine, animale et environnementale pour une meilleure santé globale. Ce concept a vu le jour grâce à la mise en place d’un projet régional visant à améliorer le système de surveillance des maladies appelé REDISSE, financé par la Banque Mondiale.

Selon le président du comité de coordination de Une seule santé, « Ebola a mis au jour la nécessité de la collaboration des secteurs de la santé animale, environnementale et humaine pour apporter des réponses efficaces aux menaces d’épidémies d’où l’approche Une seule santé. Elle a pour objectif la gestion des risques sanitaires découlant des changements climatiques, de changement de comportement des populations humaines et animales. L’approche vise à rendre notre santé plus sécurisée, renforcer la capacité à prévenir, à détecter et à répondre avec efficacité aux maladies qui affectent la sécurité sanitaire ».

Le Dr Moustapha Goivogui, coordinateur national du projet REDISSE, Renforcement des systèmes de surveillance en Afrique de l’ouest précise que cette stratégie de communication était très attendue par les ministères de la Santé, de l’Environnement et eau et forêt, et celui de l’Elevage pour transcrire en terme « d’activité les interventions de terrain pour les aspects de communication. Sans communication, il n’y a pas de résultats. Sans résultats, il n’y a pas d’impact sur les communautés ». L’idée est de parvenir à une meilleure collecte et un meilleur partage des données, un meilleur plan de communication pour l’ensemble des acteurs et pour un meilleur usage des infos collectées. Pour la mise en œuvre du concept, les acteurs s’appuieront sur les ménages jusque dans les coins les plus reculés du pays. Le personnel des directions préfectorales de la santé déjà formé à ce sujet servira de relais. « Les données sur les maladies d’origine animale, humaine ou environnementale seront collectées et transmises à qui de droit ».

Au nom des partenaires techniques et financiers, le représentant de l’OMS, Pr Georges Alfred Ki-zerbo a souligné que l’approche Une seule santé est un raccourci pour la gestion des problèmes de santé et de développement dans le pays. « Les secteurs de la santé humaine, animale et environnementale partagent la responsabilité de la lutte et doivent se coordonner à travers l’approche dite Une seule santé. Surveillance, alerte précoce, renforcement de capacité des laboratoires, formation, déploiement et préparation du personnel à une réponse rapide aux épidémies. Ces éléments sont les piliers pour l’amélioration de la sécurité sanitaire dans nos pays et dans la région ». Pour une communication efficace sur les risques, il convient, dit-il de prendre en compte les aspects sociaux, culturels, religieux, politiques et impliquer les communautés à la base qui sont les premiers maillons de la chaine. « Une seule santé est une opportunité de mobilisation de ressources humaines, matérielles, financières, domestiques et externes. Et plus largement, Une seule santé contribue à la sécurité sanitaire de la Guinée ».

Le ministre de l’Elevage, Roger Patrick Millimono estime que compte tenu du caractère transfrontalier des épidémies, « les dimensions régionale et internationale doivent être largement prises en compte pour faciliter le partage des informations et la mobilisation des communautés pour une meilleure gestion de la crise sanitaire. C’est dans ce cadre, avec l’appui du projet REDISSE, que notre pays vient de se doter d’une stratégie de communication élaborée avec les ministères concernés ». La stratégie a été adoptée par le ministre de l’Elevage et les représentants des autres ministères concernés.