Le 7 janvier, le gouverneur Mathurin Bangoura a enfin comparu devant le tribunal de première instance de Kaloum. Il est poursuivi pour abus d’autorité par des membres des Forces sociales : Interdire une manifestation autorisée par les mairies de Dixinn et Matam le 23 juillet 2018. Devant la barre, le général Mathurin Bangoura a nié les faits qui lui sont reprochés, explique qu’il a interdit la marche des forces sociales pour protéger les citoyens et leurs biens, que comme gouverneur de la ville de Conakry, il a plein droit d’interdire une manifestation grosse de troubles. « Si les lettres sont dressées à moi, je suis libre de répondre par la négativité ou par la positivité ». Mathurin Bangoura, plaide que les forces sociales n’ont déposé leur demande de manifester qu’aux deux communes Matam et Dixinn, quand leur manif s’annonçait partir de la Tannerie dans Matoto, raison de plus pour interdire la marche. Inexact rétorque Me Salifou Béavogui, avocat des forces sociales qui a affirmé que les faits sont incontestables parce que par lettre numéro 0382018, la commune de Dixinn avait autorisé la marche du 23 juillet 2018 sur l’itinéraire Tannerie, pont Kenien à l’esplanade du stade du 28 septembre. Cette réponse des communes de Matam et de Dixinn avait été précédée par une demande d’autorisation de marche, quoi qu’il n’en a besoin que d’une autorisation. Il faudrait simplement en faire l’annonce. Me Béa en l’occurrence a indiqué que les Forces sociales ont déposé une lettre d’information en bonne et due forme à la commune de Matoto laquelle n’aurait pas daigné y répondre. Autrement qui ne dit mot consent. « Juridiquement, les Forces sociales étaient dans leur droit de manifester. Cette manifestation avait pour but d’exiger de diminuer le carburant à 8000fg ». L’irritant pour les forces sociales, est que la veille de leur marche, le gouverneur de la ville de Conakry vers 20h 35 par un communiqué, a interdit la marche. Ce qui serait contraire à la Constitution, l’article 10 ainsi que 623 du code pénal. Selon Maître Salifou Béavogui, au terme de l’article 623 du code pénal, l’autorité de tutelle (le gouverneur) peut bien confirmer une interdiction ou l’annuler, mais s’il s’agit d’autorisation, il ne peut que prendre des dispositions pour sécuriser la marche.

Au sortir de l’audience, le gouverneur Mathurin Bangoura, ses avocats ont gardé leur langue dans les poches. Ibrahima Diallo chargé des opérations des Forces sociales croit dur comme fer que le gouverneur de la ville de Conakry sera condamné. Le procès a été renvoyé au 21 janvier, le gouverneur Mathurin Bangoura aura à pourvoir des documents qui justifient l’interdiction de la marche. Comparaitront également les Forces sociales. Depuis le 25 juillet 2018 on ne compte les fois qu’au TPI de Kaloum Mathurin Bangoura a été convoqué.

Mamadou Adama Diallo