En marge de la commémoration du douzième anniversaire des évènements du 22 janvier 2007, la Coalition guinéenne pour la Cour pénale internationale (CGCPI), a rendu publique une déclaration dans laquelle elle a réclame justice et réparation pour les parents des victimes. C’est à la faveur d’une rencontre à la Maison de la presse. Des témoignages ont fusé notamment sur les évènements du Camp Boiro, du 4 juillet 1984, du 22 janvier 2007, du 28 septembre 2009. Selon la CGCPI, les évènements du 22 janvier 2007 a coûté la vie à environ 186 personnes. Elle a aussi enregistré 1118 blessés graves, 28 cas de viols, 990 arrestations, des détentions arbitraires suivies de tortures, des traitements inhumains et dégradants et de destructions d’édifices publics et privés.

Boussouriou Diallo, le porte-parole de la coalition, rappelle qu’au lendemain de la nomination du Premier ministre Lansana Kouyaté, une loi portant création d’une commission d’enquête a été adoptée le 18 mai 2007 pour identifier les principaux auteurs de violences. A date, aucun acte n’a été posé dans ce sens. « Depuis cette date jusqu’en 2012, aucune suite n’a été enregistrée sur le plan judiciaire. Mais le 18 mai 2012 une plainte avec constitution de partie civile a été déposée devant le tribunal de première instance de Dixinn par l’OGDH (Organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme) et la FIDH (Fédération internationale des droits de l’Homme) aux cotés de cinquante victimes. Après la désignation d’un juge d’instruction en charge d’enquêter sur le dossier, 28 victimes ont été auditionnés. « Malheureusement, depuis la fin des premières auditions, le dossier n’a pas connu d’avancée majeure, faute d’inculpation de personnes dénoncées par les victimes ».

Au regard de tout cela, la CGCPI a qualifié cette attitude des autorités comme un manque de volonté politique. D’où ce cri de cœur : « Accorder à la justice les ressources nécessaires afin d’examiner les cas graves de violations des droits humains pendants devant les juridictions guinéennes, la mise en place dans les meilleurs délais d’une commission Vérité-justice-Réconciliation, l’accord d’une indemnité provisoire à toutes les victimes de violations graves des droits de l’homme. »

Kabinet Sylla, Amadou Tounkara, Ahmed Sow, Salmana Diallo, Hadiatou Barry ont à tour de rôle déclaré avoir perdu des proches. « Nous n’avons pas droit à la justice et à la réparation ? », s’interrogent-ils. Me Hamidou Barry, le président de la Coalition guinéenne pour la Cour pénale internationale a rassuré que son organisation fera le maximum pour que justice soit rendue.  

Lébéré Baldé