A l’assemblée générale hebdomadaire du Rpg arc-en-ciel du 21 septembre à Gbessia, le bureau politique national a insisté sur la « nécessité » des consultations nationales sur le référen-donne à la clinique du Dr Cas-Sorry, ainsi que sur les sélections légis-tardives idéalement prévues ce 28 décembre 2019. Reçu la semaine dernière à la primature, le Rpg arc-en-ciel avait signifié à Ibrahima Kassory Fofana sa disponibilité à aller aux sélections, même si la date paraît intenable. « On a toujours dit qu’une Constitution n’est jamais statique. Une Constitution est dynamique et s’adapte en fonction des réalités sociales. La mouture que nous avons sous la main, nous savons que dans cette mouture, il y a des acquis, mais il y a des imperfections. Il y a aussi des manques à gagner, alors c’est ce travail de fond que nous allons faire », a lancé Saloum Cissé, le secrétaire général du Rpg arc-en-ciel, aux militants. Il a ensuite déclaré que les légis-tardives et l’adoption d’une nouvelle Loi fondamentale « seront effectivement en action » en fin d’année. « S’il plaît à Dieu ».

Les dissensions au sein du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), sur l’opportunité de participer aux consultations, ont été perçues comme une « victoire » au parti au pouvoir. « C’est une victoire que je mets en exergue : l’opposition avait dit qu’elle ne va pas se présenter devant le Premier ministre. Mais nous avons constaté que presque les deux tiers se sont présentés à lui pour l’écouter. C’est une grande victoire. Vous devez en être fiers, c’est pour dire que la logique que nous défendons est une logique implacable », a renchéri Saloum Cissé. En oubliant de préciser que ces partis pesaient moins de 20 % du corps électoral aux dernières élections communales.

« L’ordre public, vaille que vaille »

Alpha Ibrahima Keira, membre du bureau politique et ministre de la Sécu-raté, a demandé aux militants et sympathisants de lui simplifier la tâche. « N’insultez personne, ne frappez personne, ne répondez à aucune provocation. L’Etat est là pour assurer la sécurité des biens et des personnes. Soyez sûrs, toutes les libertés seront respectées, les droits de l’Homme également, ainsi que la démocratie. Mais tous qui voudront troubler l’ordre public trouveront les institutions de la République sur leur chemin. Je vais vous dire sincèrement que l’ordre public sera maintenu, vaille que vaille, coûte que coûte. » 
Otis Keira a également affirmé que les consultations nationales se passent avec « assez de courtoisie, de patriotisme et avec beaucoup de tolérance » à la primature, insistant que toutes les composantes de la nation sont appelées à cet exercice « hautement démocratique. » « Il faut que les Guinéens sachent qu’on ne peut pas nous intimider, nous mélanger ou nous priver de l’exercice de nos libertés. La liberté c’est quoi ? C’est la contradiction. En fait, la matérialisation suprême de la démocratie, c’est la règle de la majorité. Si nous demandons à aller à un référendum, ceux qui ne veulent pas de référendum voteront non. C’est clair. C’est la règle de la majorité qui s’impose. Je crois que là il n’y a vraiment pas de problème. Il n’y a pas de raisons qu’on se fasse la guerre entre nous, parce que nous concourrons tous au bien être de la population », a expliqué M. Keira. Et de lancer un appel « pressent, fraternel » à tous les Guinéens. « La Guinée a choisi d’être une démocratie. Il ne faudrait pas que certains profitent des libertés qui leur sont données pour porter atteinte à ce que la majorité des Guinéens veulent »

Persuadé de la tenue des élections législatives en fin d’année, Saloum Cissé a d’ores et déjà appelé ses troupes à resserrer les rangs. Il a invité les structures du parti à se retrouver dès la semaine prochaine afin de s’organiser et aider à l’enregistrement des militants sur le listing « avant que le programme national ne soit donné », car estime-t-il, il ne faudrait pas rester à la traîne. Étrange, quand on sait que cette tâche est du ressort de la CENI.

Yaya Doumbouya