Plus on s’approche de 2020 et de ses importantes échéances électorales, plus les discours politiques se tendent. Le 21 septembre, le prési de l’UFDG, lors de l’assemblée générale de son parti, a appelé ses partisans de troquer la sensibilisation contre les manifs anti de (l’in)sécurité qui est sorti de ses gonds. Otis Keïra qui avait déjà sonné la fin de la récréation à son arrivée à la tête du département, a réitéré sa volonté de maintenir ‘’l’ordre public « vaille que vaille.» En lien avec la reprise annoncée des manifestations ? C’est tout comme.

Invité de l’émission les GG, de la radio Espace fm ce mardi, le chef du département de la sécurité a essayé de nuancer ses propos : « Il ne faut pas faire d’amalgames. La manifestation ce n’est pas le désordre, manifester est un droit constitutionnel. L’Etat a le devoir de respecter tous les droits des citoyens. Les citoyens aussi ont des devoirs vis-à-vis de la nation. Les manifestations obéissent à des règles qu’il faut respecter ». L’ancien cacique du PUP a étonné plus d’un, en estimant que l’Etat a autres choses à faire que d’encadrer des manifestations politiques : « L’encadrement de ces mouvements revient aux organisateurs. Le rôle d’Etat est de veiller à ce que l’ordre public ne soit pas troublé. Ce travail, nous le faisons. Je ne dis pas que nous allons nous opposer aux manifestations des partis politiques. Mais notre mission, c’est le maintien de l’ordre. Cela suppose qu’ils le fassent (les manifestations, ndlr) dans un passage continu et inoffensif. Celui qui veut sortir peut le faire, mais il ne faut pas empêcher les autres de vaquer à leurs occupations. Celui qui casse les biens de l’Etat, agresse les autres citoyens, fait des actes répréhensibles, la loi sera appliquée. » Si vous arrivez à jurer que les manifs ne seront pas infiltrées, les bœufs seront mieux gardés.

Otis Keïra s’est également prononcé sur la recrudescence de l’insécurité depuis quelques mois. Il pointe du doigt le manque de collaboration entre les citoyens et ses services : « Nous ne pouvons pas empêcher les malfrats de commettre des crimes. Aucune police ne peut intervenir et avoir des résultats à 100%, si l’environnement sociopolitique ne coopère pas, si les gens ne collaborent pas avec la police ».

Yacine Diallo