Le 23 septembre, l’ONU a accueilli le sommet Action Climat qui a réuni les dirigeants internationaux, ainsi que des représentants du monde des affaires et de la société civile. A l’ordre du jour, moins 45% d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 10 ans, zéro émissions en 2050.
A l’ouverture, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres a demandé aux dirigeants de tout faire pour mettre fin à la crise climatique : « Si nous ne changeons pas d’urgence nos modes de vie, nous mettons en péril la vie elle-même. La science nous dit qu’avec notre trajectoire actuelle, nous devons faire face à un réchauffement global d’au moins 3 degrés celsius d’ici la fin du siècle. Je ne serai pas là, mais mes petites-filles le seront. Et vos petits-enfants aussi. Je refuse d’être complice de la destruction de leur maison et de leur seule maison. Je ne serai pas un témoin silencieux du crime de condamner notre présent et de détruire leur droit à un avenir durable. C’est mon obligation – notre obligation – de tout faire pour mettre fin à la crise climatique avant qu’elle ne nous arrête. Le temps presse. Mais ce n’est pas trop tard ».
Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a demandé aux chefs d’Etat de poser des actes et non de tenir des discours, il attend d’eux « des plans concrets et réalistes ». Il a distribué des copies il y a plusieurs mois déjà, alors toute la journée, les hommes politiques vont exposer les pistes qu’ils ont trouvées dans différents domaines : transition énergétique, finance climatique et prix du charbon, solutions naturelles. Le but est de permettre de lutter plus efficacement contre le réchauffement climatique et d’aligner leurs pays sur l’accord de Paris : « Ce n’est pas un sommet sur le climat. Nous avons assez discuté. Ce n’est pas un sommet de négociation sur le climat car nous ne négocions pas avec la nature. C’est un sommet d’action sur le climat », a insisté le secrétaire général.

Une jeunesse en rogne

Invitée au sommet sur le climat, la jeune Suédoise Greta Thunberg a fustigé l’inaction des dirigeants : « Je ne devrais pas être là, je devrais être à l’école, de l’autre côté de l’océan. Comment osez-vous ? Vous avez volé mes rêves et mon enfance avec vos paroles creuses ». Elle estime faire partie de ceux qui ont de la chance, une façon d’attirer l’attention sur ceux qui subissent plus des changements climatiques : « Les gens souffrent, ils meurent. Des écosystèmes entiers s’effondrent, nous sommes au début d’une extinction de masse, et tout ce dont vous parlez, c’est d’argent, et des contes de fées de croissance économique éternelle ? Comment osez-vous ?”
Elle a accusé les chefs d’États et de gouvernements d’avoir sacrifier les futures générations. Mais les jeunes commencent à comprendre votre trahison et le monde se réveille, le changement arrive, que cela vous plaise ou non, a-t-elle fustigé.
Prenant la parole juste après, le président français Emmanuel Macron a rassuré la jeune fille sur la prise de conscience en cours. « Aucun responsable ne peut rester sourd à cette exigence de justice entre les générations, a-t-il dit. On a besoin de cette jeunesse pour nous aider à changer les choses (…) et mettre plus de pression sur ceux qui ne veulent pas bouger. ». Une pique adressée à ses pairs climato-sceptiques qui, à l’instar de Jair Bolsonaro, refusent de céder à la « psychose environnementale ».

Oumar Tély Diallo