Le président du parti MSD, (Mouvement pour la Solidarité et le Développement) a animé une conférence ce mardi, à son siège à Cosa. S’il s’oppose à l’élaboration d’une nouvelle constitution, il ne croît pas non plus à l’efficacité du FNDC.

S’agissant de la constitution, tout le monde doit la respecter, parce que d’abord le gouvernement n’a pas encore proposé le modèle de constitution qu’il veut, dit-il. « Ensuite l’équipe est sortante et il n’y a aucune urgence à doter la Guinée d’une nouvelle constitution maintenant. La démocratie, c’est comme la culture, l’alimentation d’un peuple. Aucun peuple n’a copié un autre pour faire un repas. Donc il faut que l’Etat aussi accepte de respecter un minimum de règles ». Pour lui, si la constitution est illégitime comme le prétend la mouvance, c’est que le pouvoir même l’est : « De toutes les assemblées postcoloniales, c’est le CNT qui a fait un travail respectable. Les autres-là n’ont pas fait un travail sérieux, méticuleux. Nous nous remercions le CNT, il a bien fait son travail. Le Pr Alpha Condé fait ses deux mandats et il quitte. Si la nouvelle équipe trouve nécessaire de changer la constitution, elle va présenter ses arguments et procéder à la modification ou au changement ».

Concernant les manifestations prévues par le FNDC, il appelle à plus de responsabilité. « Tous les mouvements et toutes les manifestations n’ont rien donné de probant, de concluant et surtout ont fini par accepter ce qu’on a refusé au départ. On fait souffrir la population déjà pauvre, on occupe la rue, c’est la violence. Nous sommes contre la violence et aussi contre la nouvelle constitution ». Pour lui, dire que le FNDC va défendre la constitution, c’est vague. « Il a peut-être les moyens légitimes : la masse. Mais le FNDC n’a pas les moyens de sanction. Nous, nous appelons à éviter les confrontations inutiles, une lutte frontale sans lendemain. Moi je ne suis pas pour les manifestations, mais pour le débat. Le FNDC souffre de leadership. Qui est chef ? C’est un organe de masse, mais sur l’efficacité, j’ai des doutes, parce que pour tout groupe il faut un leader. On dit c’est Cellou, c’est Sidya qui sont là-dedans, cela discrédite le FNDC. Il ne faut pas engager un peuple à la légère ».

Pour le 3è mandat, c’est des supputations, estime M. Diallo qui pense que le Pr Alpha Condé, après 60 ans d’exil, va éviter de rentrer dans l’histoire par la petite porte. « Ça j’en doute, je connais sa fierté. Je ne crois pas qu’il va modifier la constitution pour qu’il soit président après 2020. Je ne crois pas ».

Les anciens à la retraite

D’ailleurs, M. Diallo estime que les Guinéens ont mieux à gagner en écartant tous les anciens pour tester de nouveaux visages, de nouveaux talents. Il estime que cela pourrait marcher : « Tous les gens qui ont gouverné, tantôt ministre, premier ministre, syndicaliste ou député, qu’on les mette de côté avec dignité et honneur. On essaye d’autres encore. Les anciens premiers ministres se trahissent à longueur de journée. En Guinée, on cherche la courbette, dire : oui Monsieur le président. Ces gens-là ne peuvent pas fonder quelque chose de démocratique, ils n’ont pas ça dans leurs têtes. Ils ont tous plus de 70 ans. Ils ont atteint l’âge de l’inflexibilité. Donc on les prend dignement, le Pr Alpha Condé y compris, on les met de côté. On trouve d’autres, ça marchera je suis sûr ».

Des élections législatives prochaines, il ne compte pas participer tant qu’en Guinée, les scrutins ne sont pas transparents. En 2020 c’est possible. Il s’est dit favorable à la suppression de la CENI pour confier l’organisation des élections au ministère de l’Administration. Cela va réduire le coût et la CENI n’a pas réussi à organiser des élections libres, dit-il.

Oumar Tély Diallo