Comme annoncé par le mystère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation, les élèves devaient reprendre le chemin de l’école ce jeudi 3 octobre 2019. Mais l’ambiance était morose dans différents établissements du bled. C’est notamment le cas au Collège 1 et Lycée Donka, dans la commune de Dixinn. A 8 heures, responsables et encadreurs étaient déjà dans les locaux. Les élèves eux, ont brillé par leur absence. A la montée des couleurs, deux lycéens étaient présents. Quatre autres collégiens, sans uniforme, ont pointé le nez quelques minutes plus tard. Six élèves étaient donc présents dans ces établissements à 9h. Les enseignants, eux, étaient là nombreux.

Soropogui Thérèse Togba, la nouvelle principale du collège, a félicité les encadrants qui ont répondu présent et les rares élèves dont elle a félicité l’engagement pour leur avenir. « Nous qui sommes là, même s’il y a un élève présent en classe, occupons-nous de lui, donnons-lui raison d’être venu. Que ça soit à tour de rôle, que chaque professeur qui rentre lui dispense correctement son cours jusqu’à la fin de son heure. Au moins qu’il lui donne le programme, pour qu’une fois à la maison, il se dise “je n’ai pas été à l’école aujourd’hui inutilement”. Et lorsque les autres viendront, qu’ils recopient le programme avec cet élève, qui avait pris le courage de venir à l’école le premier jour de la rentrée. » lance-t-elle devant un parterre d’enseignants. Pour elle, c’est dans les classes d’examen que celui-ci se prépare. « Je le dis et le redit souvent aux élèves. C’est en 7ème année qu’on prépare son brevet, en 11ème année qu’on prépare son bacc. Ce n’est pas la veille des examens qu’il faut prendre le cahier et faire le tour des quartiers pour préparer son examen » renchérit-elle, avant d’exhorter aux élèves présents à s’armer de courage. Selon les chiffres, le collège a 1077 élèves dont 463 filles répartis en dix-huit groupes pédagogiques. Vingt-quatre salles de classe, avec un maximum de soixante élèves par classe.

Dame, Soropogui affirme, qu’il ne sert à rien de perturber une année scolaire parce que c’est l’avenir des enfants qui est en jeu. « Quand un pays n’a pas de cadres à la hauteur, il va à la dérive. Cela n’est pas souhaitable et pour que cela n’arrive pas, il faut une bonne formation pour nos enfants. Je dirais aux politiciens de faire leur politique sans perturber l’année scolaire. Souvent les parents accusent la conjoncture, mais je me dis que l’ouverture n’a pas été pas annoncée subitement. Dès la fermeture des classes, les parents doivent planifier la rentrée de leurs enfants. Il faut épargner peu à peu pour ne pas souffrir le jour ou la veille de la rentrée ».
Selon Raphael Bangoura, censeur du Lycée Donka, sur treize professeurs programmés, sept ont répondus présents : « Quant à l’encadrement, nous sommes fin prêts pour le démarrage des cours ».

Kadiatou Diallo