Plus on s’approche de la manif du FNDC du 14 octobre 2019, plus les nerfs se tendent dans la cité. Alors que le pouvoir montre sa détermination à mater toute protestation contre le tripatouillage constitutionnel, ce sont les nounous du Front national pour la défense de la Constitution qui entrent dans la danse. Ce 10 octobre, à la maison commune des journaleux, elles ont rendu publique une déclaration où elles appellent à répondre de façon massive au mot d’ordre du FNDC et mettent en garde les farces de sécurité contre toute répression des contestations. « Dans la vie d’une nation, il arrive des moments où se taire devient un crime. La situation de notre pays nous interpelle. C’est pourquoi nous, collectifs des femmes des partis politiques, de la société civile et toutes les citoyennes éprises de paix et de justice, lançons un appel pressant à l’unité et à la mobilisation de toutes les femmes de Guinée et de la diaspora pour sauver notre patrie des conséquences imprévisibles du recul démocratique, de la dérive autoritaire et d’éventuelle confiscation illégale du pouvoir par monsieur Alpha Condé » déclame Hadja Sarangbè Condé, présidente des nounous du FNDC.

Depuis plusieurs années, les manifestations de l’opposition sont accompagnées de violences et très souvent des cas de morts par balles. Mardi dernier, le sinistre de l’Administration du Trottoir a déjà mis en garde les ‘’fauteurs de troubles’’. Les nounous délivrent un message clair à l’endroit des farces de l’ordre : « La manifestation est un droit constitutionnel. Nul ne peut s’arroger le droit de le suspendre, à plus forte raison de le supprimer. Au regard des violentes répressions, accompagnées de pertes en vies humaines que notre peuple a subies ces dix dernières années, nous appelons toutes les composantes de nos forces de défense et de sécurité à tout mettre en œuvre pour préserver l’intégrité physique et la vie des citoyens ». C’est pourquoi elles demandent au flics de s’inspirer de leurs homologues algériens : « Nous sommes surs que nos forces de police, nos gendarmes, notre armée ainsi que nos forces spéciales feront tout pour s’inspirer du modèle algérien pour ne pas verser le sang des Guinéens, en refusant catégoriquement d’exécuter des ordres manifestement illégaux ».

Yacine Diallo