La deuxième session ordinaire de l’Assemblée nationale, axée sur l’examen pour adoption du budget initial de l’Etat exercice 2020, s’est ouverte ce 7 septembre 2019 à Conakry, en présence du Premier ministre, du corps diplomatique, de la société civile, entre autres. Le président de l’Assemblée nationale, Claude Kory Kondiano, a estimé que le taux de croissance économique devrait atteindre 6 % « en termes réels » en 2020 et que la production de bauxite, ayant doublé ces trois dernières années, placera la Guinée à la tête des pays exportateurs de la bauxite du monde. Il a laissé entendre que la production agricole en général et celle du riz en particulier présage une augmentation qui pourrait permettre à la Guinée d’atteindre l’autosuffisance alimentaire à « plus ou moins brève échéance. »

« Ces performances dépendent de la poursuite des réformes structurelles, y compris celle relative au développement du secteur privé guinéen pour en faire le moteur de croissance. A ce titre, l’Assemblée nationale recommande la coordination de la politique fiscale, avec celles en vigueur dans les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) afin de conforter la compétitivité de nos industries dans le cadre de l’entrée en vigueur du nouveau tarif extérieur commun et de la mise en place prochaine de la Zone continentale africaine de libre échange (Zlec) », a indiqué le président Claude Kory Kondiano, du haut de son perchoir. Selon lui, les pays africains devront déployer de « très importants » efforts dans la mobilisation des recettes publiques intérieures en comptant davantage sur la fiscalité intérieure et autre afin d’atteindre 20 % du produit intérieur brut. 

Le président Claude Kory Kondiano et ses collègues élus encouragent « vivement » le gouvernement à poursuivre la signature des contrats de performances avec les régies financières et à exiger que le paiement des impôts et taxes passe par les banques afin d’améliorer le travail de recouvrement à moindre coût.

« Une meilleure qualification de nouvelle économie numérique est aussi fortement conseillé,  car cette nouvelle économie est en passe de devenir le secteur le plus porteur comparativement aux autres secteurs classiques porteurs de croissances. L’Assemblée nationale, consciente du fait que notre pays a encore des finances publiques sous pression, recommande au gouvernement de continuer à faire recours au partenariat public et privé afin de mobiliser les ressources du secteur privé pour construire des infrastructures très coûteuses, essentiellement dans le secteur de route et celui de l’énergie, nécessaires pour valoriser notre important potentiel de développement. Nous demandons aussi au gouvernement de prendre toutes les dispositions nécessaires pour rendre les investissements plus importants et plus efficaces envie de combler le déficit actuel d’infrastructure », a expliqué le président Kondiano.

Mohamed Lamine Fofana, le ministre conseiller à la Présidence chargé des relations avec les institutions républicaines a déclaré que cette session de loi s’ouvre dans un contexte socio-économique marqué par des « importants événements qui intéressent la nation, mais aussi la vie de l’Assemblée nationale. Les consultations nationales électorales qui auront sans doute un impact sur le déroulement des travaux de cette session qui ne pourra malheureusement pas aller à leurs termes constitutionnels de 90 jours », regrette-t-il.

Yaya Doumbouya