Après la fameuse agression de novembre 1970, de nombreux Guinéens ont été mis aux arrêts par le régime de Sékou Tyran. Par la suite, des dizaines d’entre eux sont exécutés le 25 janvier 1971 à Cona-crime et dans plusieurs villes de l’intérieur du pays sans aucune forme de procès équitable. Depuis la mort d’Ahmed Sékou Touré, rescapés du Camp Boiro et fils de disparus tentent d’obtenir justice. Ils organisent des marches silencieuses chaque année. Et ce 25 janvier ne dérogera pas à la règle. L’AVCB, Association des victimes du camp Boiro commémore la 49e anniversaire de cette purge. L’association a, dans ce cadre, organisé une conférence de stress, ce vendredi 24 janvier. Objectifs, réexpliquer les faits et demander justice et réparation.

Abdoulaye Conté, secrétaire exécutif de l’AVCB explique que l’ancien leader de la révolution aurait fomenté l’histoire de la (5e colonne) pour se débarrasser de tous les acteurs de la vie sociale, politique et économique qui pouvaient lui faire de l’ombre : « Sékou Touré fit une campagne nationale pour vendre son plan diabolique. En fin de compte, les Guinéens crurent aux mensonges et soutinrent la sale besogne de ce Président criminel qui ne visait que l’extermination de ceux qui pouvaient représenter une alternative à lui et à son PDG. Pour cela, Sékou Touré utilisa l’Assemblée nationale érigée en tribunal révolutionnaire suprême. Sans autre forme de procès, sur la base du mensonge, de la délation, les accusés furent arrêtés, conduits dans les camps de la mort et torturés après une diète noire ». Selon l’AVCB, ces personnes ont été emprisonnées ou exécutées à l’époque, de façon illégale : « Des aveux extorqués sous la torture, dans des violences extrêmes et indescriptibles, ne peuvent constituer des preuves matérielles pouvant légitimer certaines condamnations à mort ».

L’AVCB demande : la réhabilitation des victimes ; l’ouverture des différents charniers à travers le pays ; la restitution des biens des familles encore aux mains de l’Etat guinéen, la construction de stèles à la mémoire des victimes ; la tenue d’une véritable entreprise de réconciliation nationale sur la base de la vérité et de la justice. Demain 25 janvier, une marche silencieuse partira du point 8 novembre où au moins 4 personnes ont été pendues pour se terminer à l’ancien Camp Boiro, aujourd’hui rebaptisée Camp Camayenne.

Yacine Diallo