A l’allure où le dossier de notre candidature à la CAN 2025 évolue, il y a bien des soucis à se faire. Si l’on n’y prend garde, notre pays risque de ne pas abriter dans cinq ans la biennale de la fête du football continental. Alors que le COCAN 2025 semble donner raison aux cancans de la cité, nos voisins ivoiriens ont inauguré le 4 octobre dernier à Abidjan le plus grand stade olympique du pays, construit pour la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2023. Après avoir organisé avec brio la 27 ème édition de l’Afro basket masculin du 20 au 31 août 2013, pour la bagatelle de quatre milliards de francs CFA, le gouvernement ivoirien a engagé un véritable plan de développement sportif tout azimut. C’est ainsi, que ce pays a abrité les Jeux de la Francophonie en 2017. Et pour boucler la boucle, ce pays va organiser les phases finales de la CAN senior de football en 2023. Après l’édition de 1984, les Ivoiriens se rappellent aux bons souvenirs de la CAN senior. Une candidature qui intervient au moment où les Eléphants viennent d’étrenner leur second trophée continental en Guinée Equatoriale, lors de l’édition de 2015.

Ainsi, le programme de réalisation de différents investissements devant satisfaire au cahier des charges de la CAF comprend entre autres, la construction d’un stade aux normes FIFA, d’une capacité de 20000 places à Korhogo, la construction d’un stade aux normes FIFA, d’une capacité de 20000 places à San-Pedro, la construction de 12 citées sportives dotées chacune de 16 villas équipées de moyen standing de 4 pièces (jardin, terrain de football/rugby), un centre composé d’une clinique, d’un restaurant de 60 couverts minimum, une salle de musculation et fitness dans les villes de Korhogo, Ferkessédougou, Botro, Béoumi, Katiola, Sakassou et San-Pedro. Et enfin la construction de deux hôtels 4 étoiles minimum de 100 lits à Korhogo et San-Pedro.

De son côté, le Cameroun qui a hérité de l’édition de 2019, n’a pas perdu de temps. Depuis le 3 octobre 2014, c’est-à-dire deux semaines après le vote du comité exécutif de la CAF, le président Biya a mis en place le Comité d’Organisation de la CAN 2019 (COCAN 2019). Selon le décret signé par le chef d’Etat camerounais, «  ce comité a pour but de définir les orientations stratégiques et les plans d’actions spécifiques devant aboutir à l’organisation de la CAN 2019 dans les meilleurs conditions ».

Pour ce qui nous concerne, en dépit du fait que depuis le 20 septembre dernier, nous avons été désignés pour l’édition de 2023, la mise en route des préparatifs tarde à se faire. Alors que le temps joue contre nous, on ne semble guère pressé du côté de la primature et de Sékhoutouréya. Le seul indice perceptible de préparation de cette compétition, aura été la présentation par le ministre en charge des sports, le 21 juillet dernier du projet de décret de mise en place du COCAN, le Comité d’organisation de la CAN. Des remarques et observations ont été faites par le conseil des ministres en vue de présenter le projet de décret en seconde lecture. Et depuis, silence radio…

Faut-il le souligner une fois de plus, la satisfaction du cahier de charges de la CAF n’est pas une mince affaire. Nous avons au minimum quatre sites de compétitions à aménager, à savoir Conakry, Labé, Kankan et N’Zérékoré. Des travaux qui portent sur les stades, les aéroports, les villages CAN et les réceptifs hôteliers pour l’hébergement des sportifs et des officiels, la sécurité, le signal satellite, la sécurité, la santé, les voies de communication, etc.

Il revient maintenant à nos autorités de mettre les bouchées doubles, pour enfin donner le coup d’envoi des préparatifs proprement dits de la CAN 2023. En raison du fait que nous accusons un sérieux retard au plan des infrastructures sportives, il serait beaucoup plus réaliste pour nous de postuler à la CAN junior de 2019. Le format de cette épreuve n’exige que deux sites de compétition. En raison de l’état de nos infrastructures sportives, la CAN junior est beaucoup plus dans nos cordes. Sur une séquence de quatre ans, avec un engagement ferme du gouvernement, Conakry et Labé pourraient être dans les normes pour recevoir cette manifestation sportive. La capitale avec le stade du 28 septembre réhabilité et le Grand stade de Nongo achevé, devrait être le premier site de compétition. Labé qui dispose d’un stade à rénover et d’un aéroport international également à réhabiliter offre les meilleures conditions de l’intérieur du pays pour être le second site de la CAN Junior 2019. Ce schéma est le plus viable et réaliste pour notre pays. Il ne sert à rien d’envisager la CAN senior de 2023, sans une compétition intermédiaire majeure. Compte tenu du fait que nous avons abrité en mai 1999 la CAN des cadets, nous avons désormais la possibilité de recevoir une épreuve pour la catégorie supérieure (junior, senior). Comme dirait l’autre, la balle se trouve à présent dans le camp de nos décideurs, qui devraient enfin prendre la mesure des enjeux de la CAN 2023.

LR