Cette année 2020 aura été meurtrière pour le monde sportif. Après Pape Diouf, c’est le football ivoirien qui est endeuillé. Le samedi 21 novembre, Augustin Sidy Diallo, président de la Fédération ivoirienne de football, a été emporté à l’âge de 61 ans par le Covid-19.

Testé positif au Covid-19 le 9 novembre, selon un communiqué de la FIF, Sidy Diallo s’est retrouvé confiné et a été pris en charge médicalement. La dégradation de son état l’a conduit à se faire hospitaliser. Prospère homme d’affaires, le défunt est également Président-directeur général d’Ivosep, une structure de pompe funèbre basée à Abidjan. Sa passion pour le football le conduira à intégrer le Stella Club d’Adjamé, ce club dont son père, Abdoulaye Diallo, était un membre fondateur. Sidy Diallo fut également membre du staff et sponsor. Avec ce club, il remporte la coupe de l’union des fédérations ouest-africaines (UFOA).

De 1991 à 1994, Sidy Diallo occupe le poste de vice-président de la Fédération ivoirienne de football. Cette première expérience est sanctionnée par le premier sacre des Eléphants à la CAN de 1992 au Sénégal. Arrivé à la présidence de la fédération en septembre 2011 pour succéder à Jacques Anouma, Sidy Diallo, toujours fidèle au Stella Club d’Abidjan, était présent lorsque la Côte d’Ivoire a conquis le trophée continental en 2015 en Guinée Equatoriale, à la suite d’une rencontre de toutes les émotions face au Ghana. C’est sous son magistère que la Côte d’Ivoire a obtenu l’organisation de la CAN 2023. Respectueux des textes réglementaires de son association, il n’avait pas l’intention de briguer un autre mandat à la tête de la fédération.

A titre de témoignage posthume, nous publions quelques extraits de la réaction du célèbre journaliste sportif Gérard Dreyfus, fin connaisseur du football africain : « Sidy, je le connaissais depuis la CAN 1984. Toujours souriant, on blaguait souvent tous les deux. Il y avait en lui une élégance, une gentillesse qui ne pouvait qu’attirer le journaliste que j’étais. Le football était notre point commun mais on pouvait aborder toutes sortes de sujets avec lui, ce qui nous rapprocha. Je n’oublierais pas les déjeuners, ces dernières années à Paris, avec, entre autres, l’ancien président de la CAF, Issa Hayatou et Fekrou Kidane. On évoquait l’Afrique, ses problèmes, les problèmes du monde. En fait, on ne parlait presque pas de football. Sidy, ton sourire me manque déjà…» Paix l’âme du disparu !

TSD