Apparemment, la Guinée d’Alpha Condé est très fertile en matière de propagation de virus. En l’espace de quelques années, le pays a accueilli et hébergé les virus du SIDA et d’Ebola avant de dérouler le tapis à celui de la Covid-19 que nous partageons avec l’ensemble de la planète. Malheureusement, la liste n’est pas close. Nous en élevons un quatrième, spécifique à nous, qu’il convient d’appeler le virus des blocages. Il fait ses ravages dans les rangs de l’opposition et tous ceux qui rôdent alentours. Son mode de fonctionnement est assez singulier. Il n’est actif qu’entre les mains des forces de l’ordre qui le manipulent avec une dextérité à toute épreuve. Il agit par surprise mais ne s’attaque qu’à vos instruments de souveraineté, avec un appétit particulier pour les passeports et les libertés fondamentales, dont celles de la libre circulation des biens et des personnes. Quand il vous attrape, vous ne pouvez plus voyager.

Jusqu’à ce matin, les victimes avaient toutes été des grosses cylindrées de l’Opposition. Cellou Dalein Diallo, à l’entrée du CHU Ignace Deen ; Etienne Soropogui, sur son lit d’hôpital ; Sidya Touré et Abé Sylla, à l’Aéro-hangar de Conakry Gbessia. Si le virus infecte votre passeport, il faudra l’intervention de certaines puissances étrangères pour le remettre en usage. Les Etats-Unis et la Côte d’Ivoire auraient joué un grand rôle de désinfection avant que les patrons de la NGR et de l’UFR ne puissent voyager avec leurs passeports, respectivement sur New York et Abidjan.

Ce matin du 4 décembre, Hadja Halimatou Dalein Diallo, l’épouse de la Petite Cellule Dalein, a attrapé ce virus des blocages à l’aéroport de Gbessia. En partance pour Dakar, elle a laissé le virus infecter son passeport et s’est vue dans l’obligation de rebrousser chemin pour se retrouver à son domicile de Dixinn. Les gestionnaires du virus n’étaient pas très bavards. Ils ont simplement dit à la Première Dame de…l’UFDG qu’elle n’a pas l’autorisation de sortir du territoire et qu’ils n’ont aucune intention de lui expliquer pourquoi. La nouveauté est qu’elle s’est retrouvée à Dixinn avec son passeport. Que les compagnons du virus des blocages de Gbessia n’ont pas isolé au laboratoire de la police de l’air et des frontières comme dans le cas de l’Abeille Sylla et du Sid Touré. C’est peut-être cela l’évolution de la mésaventure de ce vendredi noir de la démocratie guinéenne.

DS