Depuis la soirée du lundi 30 novembre, les quartiers Wanindara et Kobayah dans la commune de Ratoma subissent le courroux des forces de l’ordre. Des agents de la police, de la gendarmerie et de la Brigade anti-criminalité, BAC, investissent ces quartiers, procèdent à des tirs, lancent des injures, s’introduisent dans les domiciles, cassent des biens, rackettent des citoyens, arrêtent d’autres de façon injustifiée.

Ces bavures font suite à des « attaques » qu’elles auraient subies avant-hier lundi au niveau du Carrefour-marché de la part « d’individus armés. » L’attaque aurait coûté la vie, selon le ministère de la Sécurité et de la Protection civile, à un policier en service à la CMIS n°3 d’Enco5. Pour se venger, la police, la gendarmerie et la BAC mènent une expédition punitive sur les paisibles citoyens de ces deux quartiers.

Dans la clandestinité depuis des semaines, Sékou Koundouno, le chargé de la planification et des stratégies du FNDC, a refait sur face. Sur les ondes. Il accuse le Président Alpha Condé et son entourage de manipulation: «Alpha Condé a commis à la tâche son ministre Albert Damantang Camara et son Directeur général de la police, en l’occurrence Ansoumane Camara  “Bafoé”, de procéder à un ratissage systématique de tous les foyers dans la commune de Ratoma qui sont hostiles à son obsession de se maintenir au pouvoir au-delà de ses mandats constitutionnels. Cette opération doit être mise en œuvre pour, disent-ils, assoir l’autorité de l’État. Alpha Condé est en train d’entreprendre une démarche génocidaire qui visent pratiquement une communauté hostile à son maintien au pouvoir. Le cas Wanindara est une thèse que le FNDC rejette en bloc. Nous avons les informations de ce plan machiavélique qui consiste à trouver un prétexte pour procéder à une purification de la zone. Ceux qui connaissent monsieur Alpha Condé savent de quoi il est capable pour se maintenir au pouvoir».

Il y a plus de deux semaines, Sékou Koundouno, tout comme d’autres responsables de l’UFDG et de l’ANAD étaient activement recherchés, selon Sidy Souleymane N’Diaye, procureur de la république près le tribunal de première instance de Dixinn. Si Ousmane Gaoual et compagnie ont choisi de se rendre, pour être finalement écroués à la Maison centrale de Conakry, Koundouno refuse catégoriquement de répondre à la convocation de la DPJ : « Je suis formel, les avocats m’assistent, ils ne sont pas guides de vie. Tant que Aboubacar Fabou Camara, Directeur de la police judiciaire, Mohamed Lamine Simakan, commandant de la BRI ne répondent pas au mandat d’arrêt, tant que Sidy Souleymane N’Diaye ne met pas aux arrêts ces deux, aucun membre du FNDC ne répondra à une quelconque convocation d’une justice partiale et à la solde de monsieur Alpha Condé. Je suis à Conakry, je continue la coordination des opérations du FNDC ». Et toc !

Yacine Diallo