Le décès en prison de Roger Bamba, militant de l’UFDG, n’a pas fini de faire couler encre, salive et larmes. Alors que sa veuve évoque un possible empoisonnement, le mystère de (l’in)justice, à travers son porte-voix, jure que Roger est décédé d’une cirrhose du foie qu’il trainerait bien avant son arrestation. Chez nos confrères de RFI, Sékou Keïta ouvre la porte à une autopsie : « Certes, nous ne pouvons pas nous féliciter des conditions de détention, mais M. Roger Bamba remplissait les conditions de détention que l’on peut qualifier d’acceptables aujourd’hui. Nous garantissons une autopsie si elle est demandée par la famille ou des proches pour tirer cela au clair. Nous ne nous reprochons absolument rien ». Même s’il est pratiquement sûr que la famille de Roger Bamba, comme toutes celles qui ont perdu les leurs au cours des manifestations politiques, ne connaitra jamais les causes du décès de son fils.

Depuis l’annonce du décès, il se murmure qu’un certain Mamadi Karfamoriah Kaba, communicant du RPG arc-en-ciel, le parti au pouvoir, serait derrière son arrestation. Dans la journée d’hier jeudi, des captures d’écrans qui leur sont attribuées circulaient sur la toile. Mais l’interlocuteur de feu Bamba Roger rejette toute responsabilité dans cette affaire : « Je connais très bien Roger Bamba, nous nous fréquentions les uns les autres lors des affaires sociales. J’étais au bureau hier, j’ai vu sur les réseaux sociaux un prétendu échange entre lui et moi. Je ne suis responsable de rien. C’est vrai que j’échangeais avec Roger Bamba des fois sur la situation politique, mais j’ai toujours cherché à le faire venir au RPG arc-en-ciel. Je lui ai toujours dit qu’il a sa place au RPG. Je ne sais rien d’autre de cette affaire ».

Roger Bamba a été interpellé le 7 septembre, à l’Assemblée nationale, alors qu’il était allé voir le secrétaire gênant, Mohamed Bérété. Pendant ses trois mois de détention, Roger n’a pas eu l’occasion d’être confronté à un plaignant. Il devait être jugé avec Souleymane Condé, ancien responsable du FNDC aux Etats-Unis et Youssouf Dioubaté, le 21 décembre prochain, au tribunal de première instance de Dixinn. Mais Roger Bamba, lui, n’aura malheureusement pas la chance de se défendre devant un juge.

Yacine Diallo