La pandémie de Covid-19 continue de se propager dans le monde, et resurgit dans certaines zones. Des vaccins, non homologués, ont déjà été administrés, par exemple en Chine, au Royaume-Uni. Plusieurs autres sont en phase expérimentale. La Guinée s’organise pour recevoir ses premières doses dans les mois à venir. Le 8 décembre, Dr Sakoba Keita, le directeur de l’ANSS (Agence nationale de la sécurité sanitaire), a indiqué sur Espace Fm que la Guinée a finalisé son plan de vaccination qu’elle s’apprête à vulgariser au niveau des différents acteurs. Reste la «longue période» de préparation du terrain et du personnel afin de recevoir les vaccins et les administrer dans de bonnes conditions.

«Nous pensons que cette préparation, nous pourrons la faire courant décembre et janvier pour que l’on soit prêt vers la fin du mois de mars où nous serons situés sur les onze types de vaccins qui sont les plus avancés. Nous pensons que l’Organisation mondiale de la santé pourra nous situer sur les types de vaccins entre lesquels nous pourrions choisir. Pour le moment, les techniciens du ministère de la Santé n’ont pas fait de choix sur le type de vaccin. C’est vrai que nous avons des relations bilatérales très fortes avec la Russie et la Chine, mais en dehors du réseau que l’on appelle GAVI, il peut y avoir des engagements bilatéraux en fonction de nos relations avec certaines puissances pour obtenir des vaccins», a indiqué Dr Keita.

Le vaccin russe ‘’Spoutnik’’ fait partie des plus avancés. Non homologué, mais déjà administré chez eux. Les Russes sont en train d’en faire la propagation dans le monde. Ils en ont offert à la Guinée dans le cadre d’une vaccination pilote au mois dernier. Soixante Guinéens en ont bénéficié. «Ils nous ont remis toute la documentation sur les propriétés de ce vaccin qui peut se conserver à la température que nous pourrons supporter avec la congélation de moins de 20 degrés. Face à cette situation, nous n’avons pas exclu que le gouvernement guinéen puisse, en dehors du réseau de GAVI, obtenir des doses avec certains autres pays amis», ajoute-il. Et d’exprimer sa volonté de renforcer la base logistique afin que la Guinée soit plus forte en termes de conservation et de transport  des vaccins dans le pays, mais aussi renforcer la compétence du personnel de santé.

«Nous avons l’engagement des partenaires, comme l’Unicef, la BM (Banque mondiale). La BM a mobilisé 13 milliards de dollars pour les pays qui ne sont pas en mesure de se procurer des vaccins. La Guinée figure parmi les 92 pays qui ont été choisis. C’est pourquoi nous avons adhéré au réseau GAVI qui est le mobilisateur de ce fonds pour aider ces pays dans le cadre de l’achat des vaccins et leur acheminement dans des conditions idoines», a déclaré Dr Sakoba Keita. Dans un premier temps, l’ANSS a misé sur 20% de la population pour la vaccination, mais «cette quantité de dose ne sera pas disponible d’un trait.» Selon Dr Sakoba Keita, conformément au plan de GAVI, c’est une partie qui sera donnée en 2021, une autre en 2022. «Nous sommes toujours en train de négocier sur les quantités initiales, mais c’est sûr qu’ils vont en donner en 2021. Le Gouvernement compte prendre les 30% du budget en charge. D’ici la fin du premier trimestre 2021, on pourra obtenir certaines doses de vaccin pour faire face au Covid-19.» En attendant, le nombre de victimes s’allonge. A date, on décompte 79 décès hospitaliers.

Yaya Doumbouya