Le 11 mars, l’ex-président mauritanien, Ould Abdel Aziz, et une bonne dizaine de hautes personnalités ont été inculpés pour corruption à Nouakchott.  L’ex-homme fort de Nouakchott de 2009-2019 a été placé sous contrôle judiciaire. Le juge d’instruction qui a suivi les réquisitions du Procureur, a demandé son inculpation et son placement sous contrôle judiciaire avec plusieurs hommes d’affaires et d’anciens ministres, réputés proches. Dans les prochains jours, le juge précisera les conditions du contrôle judiciaire « poussé ». Cette inculpation représente une nouvelle étape de la déconfiture d’Ould Abdel Aziz sous l’ère Ould Ghazouani.

La liste des chefs d’accusations comporte la corruption, le blanchiment d’argent, l’enrichissement illicite, la dilapidation de biens publics, l’octroi d’avantages indus et l’obstruction au déroulement de la justice. Depuis août 2020, la justice a été saisie par le rapport d’une commission d’enquête parlementaire chargée de faire la lumière sur des faits présumés de détournement de fonds publics et de corruption pendant la présidence d’Ould Abdel Aziz. Pendant l’enquête, plusieurs aspects ont été passés à la loupe, notamment la gestion des revenus pétroliers, la vente de domaines de l’État, la liquidation d’une société publique assurant l’approvisionnement du pays en denrées alimentaires, les activités d’une société chinoise de pêche. 

L’enquête financière menée parallèlement à celle de la police a permis d’identifier et de geler ou saisir des sociétés, des immeubles et appartements, des parcs de véhicules, et des sommes d’argent. Ces biens sont estimés à 96 millions d’euros, 67millions revenant à l’un des suspects et 21 millions au gendre de l’ex-président Ould Aziz.

Maguette Mbengue et Hugues Désormaux
(Confidentiel Afrique)