En prélude du séjour en France du président Alpha Condé, le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC), l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD), le Collectif pour la Transition en Guinée (CTG), les Forces Vives (FV) et le Réveil Guinée (RV), dans une déclaration, invitent les Guinéens résidant en Europe à participer à une série de manifestations qu’ils organisent à partir du 18 mai 2021, à Paris.

 Selon Ibrahima Sory Makanéra, membre des forces vives FNDC France, invité dans l’émission œil de Lynx de ce mardi 27 avril, cette manifestation vise à démontrer à la face du monde le rejet catégorique et massif du régime illégal et liberticide, du président Alpha Condé et son clan. «Cette manifestation sera mise à profit pour dénoncer la prise en otage du pays par des imposteurs et exiger le départ du dictateur Alpha Condé du pouvoir et la libération de tous les détenus politiques. Nous invitons le peuple de Guinée à rester mobilisé pour la poursuite du combat jusqu’au départ du dictateur Alpha Condé».

Dans la déclaration, les acteurs de la société civile demandent l’appui de tous les guinéens vivant dans les autres pays européens. «En termes clair, nous sommes en contact avec les autres guinéens qui vont se déplacer pour nous rejoindre. Nous avons l’habitude de nous déplacer pour assister aux manifestations. D’ailleurs nous avons assisté à 2 manifs du FNDC de la Belgique, de la Hollande et de l’Allemagne. Donc c’est un mécanisme qui est très bien roder parce qu’en tant que Guinéen nous sommes très remontés contre l’injustice qui s’abat sur notre population. Regardez comment des maisons sont détruites et actuellement ces terrains sont vendus aux étrangers, des membres du FNDC et des différents partis politiques croupissent en prison dans l’illégalité totale. Donc c’est pour tous ces maux que nous avons décidé de dire non à notre manière».

A en croire Ibrahima Sory Makanéra, cette manifestation du 18 avril est un point de départ pour eux «désormais nous ne laisserons aucun cacique de son pouvoir venir se coucher dans les hôtels ici avec leurs copines et puis avec l’argent du peuple de Guinée nous narguer et repartir encore faire abattre la terreur aux populations guinéennes».

Il exhorte tous ceux qui se sentent opprimés par ce régime à s’unir. «Laissons les rancœurs derrière nous. Ce pays est le nôtre. Il faut qu’on taise nos différences pour y arriver. Mais ce qui est constant, c’est qu’on reste unis et continuons à nous battre pour qu’aucun tortionnaire ne vienne se promener en France ici, et rentrer tranquillement en Guinée», a lancé Ibrahima Sory Makanéra, avant d’ajouter que cette action politique sera accompagnée par des actions judiciaires en cours. « Il y a des instruments internationaux qui permettent de sanctionner les chefs hiérarchiques civils et militaires qui se rendent coupables de violations des droits humains. La convention de New York de 1984 contre la torture et autres pratiques inhumains et dégradants a été signée et ratifiée par la Guinée depuis 1987. Ce qui veut dire qu’un supérieur militaire peut engager sa responsabilité en France pour des crimes commis en Guinée parce que cette convention fait sauter le verrou habituel de la compétence territoriale en matière pénale. Donc s’il vient ici et que ça se trouve qu’une des victimes nous a mandatés de saisir la justice Française dès sa descente à l’aéroport. Il aura à faire avec le procureur de la République. C’est un instrument qui a déjà fait sa preuve. Désormais, nous ferons feu de tout bois pour ne pas laisser Alpha Condé et sa suite broyer ce pays, broyer les deniers publics et broyer les populations».

Kadiatou Diallo