La session extraordinaire axée à l’examen de la Loi des finances rectificative 2021 s’est ouverte ce 26 août, à l’Assemblée nationale sise au Palais du peuple de Cona-cris. Devant 86 dépités sur 114 dont 11 absents, le ministre du Budget anémié, Ismaël Dioubaté, a exposé la situation comique du bled, ainsi que ses prévisions en termes de recettes et dépenses.

Selon lui, les hypothèses macroéconomiques révisées pour le reste de l’année visent un taux de croissance de 5,2% du PIB (Produit intérieur brut), un taux d’inflation moyen de 10,9% et une pression fiscale de 14,11%, contre respectivement 5,5%, 8% et 13% dans la loi des finances initiale. Le prési de l’Assemblée nationale, Amadou Damaron-ron Camara, a invité les dépités à rejoindre la Commission des finances, afin de discuter du projet, avant sa soumission au vote le 2 septembre.

« Sur le volet recettes, une hausse de 1% du PIB est constatée sur les recettes fiscales due essentiellement à la mise en œuvre des contrats de performances signés par les régies de recettes », explique le patron du Budget. Pour qui les dépenses ont aussi augmenté de 1,17% du PIB, en raison « principalement » du recrutement de 1 500 fonctionnaires de police et de la protection civile, la « forte » augmentation du salaire des magistrats, la prise en charge des primes d’incitation des enseignants. Mais aussi, les engagements et la prise en charge des contractuels de l’Etat par le goubernement, la dépréciation de la monnaie guinée-haine et l’augmentation des subventions en faveur de l’électricité. Ouille !

Recettes

Les prévisions de recettes du budget de l’Etat sont estimées à 25 783,96 milliards contre une prévision initiale de 23 511,64 milliards, soit une augmentation de 2 272,31 milliards de (9,66%). « Cette projection des recettes indique que les recettes fiscales hors BAS (Budget d’affection spéciale), FNDL (Fonds national de développement local), FODECON (Fonds de développement des communes de Conakry) et RSU (Registre social unifié) augmentent de 2 320 42 milliards (11, 53 %) dans le projet de budget révisé par rapport à la loi des finances initiale », précise Ismaël Dioubaté. Il attribue la hausse aux impôts sur les biens et services, à ceux sur le commerce extérieur et les transactions internationales, aux impôts sur le revenu, les bénéfices et les gains en capital, aux impôts sur le patrimoine et aux autres recettes fiscales. Néanmoins, la hausse « est atténuée par la baisse constatée » au niveau des impôts sur les salaires et la main d’œuvre.

Les dons, legs et fonds de concours hors BAS, Fonds commun de l’éducation, enregistrent une baisse de 126,54 milliards de francs glissants par rapport à la loi des finances initiale pour se situer à 1 571,46 milliards dans le budget révisé de 2021. Concernant les autres recettes, on note une augmentation de 48,39 milliards provenant de la vente des biens et services, des amendes, pénalités et confiscations et des recettes diverses.

Dépenses

Le ministre du Budget évalue les dépenses du projet de loi des finances révisée à 29 318, 96 milliards de francs guinéens contre une prévision initiale de 27 739, 07 milliards. Soit une augmentation de 5,70%. « L’augmentation des dépenses est imputable aux dépenses courantes pour 70,13%, aux dépenses d’investissement 27,97% et aux budgets d’affectation spéciale 1,90%. Cette hausse est atténuée par la contraction des dépenses de biens et services pour 292,16% milliards et des charges financières de la dette à hauteur de 380,94 milliards. Dans le budget révisé 2021, les dépenses d’investissement hors BAS sont évaluées à 8 755,06 milliards de francs guinéens contre une prévision initiale de 8 313,16 milliards. Soit une augmentation de 441,90 milliards (5,44%). La hausse porte uniquement sur les immobilisations non financières», affirme le M. Dioubaté.  

Le déficit budgétaire s’élève à 3 535 milliards. Pour sa couverture, le ministre des Pitances est autorisé notamment à faire des cessions d’actifs, pour un montant 333 milliards, de contracter des emprunts à hauteur de 8 059,210 milliards. Il lui est également accordé de procéder à des recouvrements des créances sur les entreprises et autres redevables pour 313,282 milliards. Ça va barder.

Yaya Doumbouya