En détention depuis sa chute le 5 septembre, l’ancien Prési Alpha Grimpeur n’est toujours pas libre. La CEDEAO qui condamne le coup d’éclat exige sa libération, et sans conditions.

Le populo apprenait le 29 novembre dernier que l’ancien Prési, Alpha Grimpeur, a été transféré au domicile de son épouse Hadja Djènè Kaba, sise à Landréyah, commune de Dixinn. La junte militaire au pouvoir déclarait que la mise en résidence surveillée du Grimpeur n’était liée à aucune pression interne ou externe. Le Président de la transition, le colonel Mamadi Doum-bouillant expliquait d’ailleurs que le cas du champion du RPG sera désormais réglé par la justice.

La posture des autorités guinéennes ne conviendrait toujours pas aux chefs d’Etat de la sous-région. Ils exigent de la junte la libération pure et simple de leur ami, chaque fois que l’occasion leur est donnée.

Ce n’était qu’un secret de polichinelle, les relations étaient tendues entre le Grimpeur et le président du Sénégal, Maquis Sall. Alpha Grimpeur avait unilatéralement fermé les frontières entre les deux bleds en septembre 2020, invoquant des raisons sécuritaires. Elles ont été ouvertes avec l’avènement du CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement) à la tête de la Guinée. Ironie du sort, c’est le Prési sénégalaid qui demande aujourd’hui la libération du Grimpeur. Il l’a réitéré sur Rfi, Radio France internationale ce 9 décembre : «Je n’ai pas ses nouvelles. Je sais ce que tout le monde sait, qu’il a été transféré dans la résidence de son épouse, je n’en sais pas plus. J’avais moi-même, tout comme les autres collègues, appelé les autorités guinéennes pour demander qu’il soit libéré. Il a perdu le pouvoir, mais il doit être libre de ses mouvements. On doit libérer le Président Alpha Condé. C’est le minimum qu’on peut exiger de la transition guinéenne».

Le Maquis du Sénégal condamne les coups d’éclat militaires. Selon lui, il est hors de question de laisser les militaires prendre le pouvoir avec des armes : «Le pouvoir se conquiert par les élections. On ne peut pas faire l’apologie des coups d’Etat, ce n’est pas une solution. Ces transitions doivent avoir un terme. Un coup d’Etat, c’est un coup d’Etat. Les circonstances peuvent différer, les situations qui ont conduit aux coups d’Etat peuvent être différentes, mais pour moi, c’est le même résultat».

Dès le lendemain du coup de force perpétré par le Groupement des forces spéciales en Guinée, l’organisation sous régionale a immédiatement suspendu la Guinée de ses instances et des sanctions ciblées ont été prises contre les nouvelles autorités. Mais Alpha Grimpeur est toujours dans les mains de la junte, depuis plus de trois mois maintenant.

Yacine Diallo