En avril dernier, Takana a été élu ‘’meilleur artiste africain de l’année’’ par le magazine Reggae.fr, lors des ‘’Victoires du Reggae’’ en France. Auteur de sept albums internationaux (Zion Prophet Rappel à l’ordre, Rasta Gouvernement, Kakilambé, Good life, Human Suprémacy ) et de nombreux singles, Mouctar Soumah, à l’état-civil a fêté ses 15 ans de carrière le 2 octobre à Conakry. Le 25 octobre, il est rentré en possession de son sacre expédié de la France, par Reggae.fr.

Le jeudi 27 octobre, il s’est présenté face aux médias à la maison de la presse Mamadou Koula Diallo, pour présenter le trophée qu’il dédie à la jeunesse guinéenne. « Si le magazine a décidé d’envoyer ce trophée de la France, c’est une façon de me motiver à poursuivre mes projets, et m’encourager à me surpasser pour donner une meilleure version de Takana. Je pense que ce trophée symbolise pour moi un début de carrière. Si on voit ce que les Alpha Blondy et autres ont accompli jusque-là, pour moi, c’est maintenant que les vraies choses commencent ».

S’inspirant du modèle de Bob Marley, le plus célèbre reggae-man du monde, Takana Zion, préfère investir son argent pour développer sa musique à la place des belles villas et voitures. « Je préfère mettre les gros moyens sur ma musique parce que je sais jusqu’où le reggae peut aller. C’est qui a fait la force de Bob Marley, par rapport à beaucoup d’artistes de sa génération… Quand un artiste investit pour développer sa musique, il n’est pas étonnant que les récompenses tombent. Cette coupe, c’est une façon d’inciter la jeunesse à suivre le bon exemple et prouver que si on continue sur cet élan, on peut partir loin par la grâce de Dieu ».

Le Disque d’or en ligne de mire

En passe de remporter le Disque d’or, pour son album Human Suprémacy sorti le 4 juin 2021, le patron de Zion-City explique, ça reste toujours son objectif : « Nous sommes sur une très bonne voie pour obtenir le Disque d’or. Je pense que par la grâce de Dieu, nous pourrons l’obtenir bientôt et nous sommes en train de travailler dans ce sens… ».

Bien que fier de cette distinction, Takana Zion déplore tout de même un manque d’attention de la part du ministère de la Culture. « J’estime que ce trophée appartient à la culture guinéenne. Quand j’ai reçu le prix, j’ai envoyé sa photo au ministre Alpha Soumah. Je lui ai expliqué dans quel cadre je l’ai obtenu. Malheureusement, jusqu’à présent, je n’ai aucune réponse de sa part et vous constaterez que sur la page Facebook du ministère de la Culture où ils mettent tout d’habitude, il n’y a ni la photo du trophée, ni de l’artiste. Personne du ministère ne m’a appelé, ni le secrétaire, ni le chef de cabinet. Donc, je ne vais pas aller courir au ministère de la Culture pour que ce trophée soit présenté ».

Takana ne le prend pas mal. Il estime que le ministère de la Culture a ses raisons s’il réagit ainsi. « Cela ne va pas m’amener à le haïr. Peut-être que c’est de la négligence, peut-être que c’est un oubli, ou qu’ils sont tout simplement débordés. Mais je n’ai aucun problème personnel avec eux », a indiqué le reggae-man.

Abdoulaye Bah