Mamadou Djouma Bah, jeune juriste et entrepreneur agricole est détenteur d’une plantation d’un hectare à Fanyé Terrain, situé dans la sous-préfecture de Maférinyah. Il y cultive des pastèques depuis 2020. Malgré les petits problèmes qu’il y rencontre, il a fait sa première récolte l’année dernière avec succès. A sa grande déception, la deuxième a été une catastrophe totale. Ce 26 octobre, alors qu’il s’apprêtait à récolter les pastèques, la semaine prochaine, il a été surpris d’apprendre que des personnes mal intentionnées ont tout détruit dans sa plantation.

Interrogé sur l’affaire, ce jeune entrepreneur qualifie cet acte de sabotage perpétré par des inconnus. Sorti fraichement de l’université, ce jeune diplômé n’ayant pas eu du travail a décidé de sa lancée dans l’entreprenariat afin de gagner la pitance quotidienne.

« Le vendredi 21 octobre, je suis allé revoir ma plantation de pastèques, tout allait bien. Je suis revenu à Conakry dans l’intention de me préparer pour la recolte. J’ai négocié avec un ami qui m’a promis de me prêter sa voiture afin de ramener les pastèques à Conakry pour les vendre. Je suis revenu dans l’intention de me reposer le samedi et repartir le dimanche ou le lundi avec la voiture le vendredi, pour me reposer le samedi et repartir le dimanche avec la voiture que j’ai en prêtée. Malheureusement, je suis tombé malade le lundi. Très tôt ce jour, je suis allé à l’hôpital. Entre temps, celui qui gardait ma plantation m’a appelé pour me dire que mon travail a été réduit à néant. Ils ont coupé les pastèques, ensuite les lianes pour jeter tout à terre. Directement, je lui ai dit d’informer le chef secteur pour faire le constat avec lui parce que j’étais très souffrant ce jour donc je ne pouvais pas m’y rendre» a expliqué M. Barry, au bout du fil.

Il poursuit : « Arrivé sur les lieux, le chef secteur a effectivement vu que tout a été détruit. Il a pris des photos pour commencer les recherches afin de faire arrêter les coupables.  Le mardi, je ne pouvais pas non plus m’y rendre parce que ça n’allait toujours pas. Ce n’est que le mercredi que j’ai pu me rendre à Fanyé Terrain. Evidemment, j’ai trouvé que tout a été détruit. Il ne me restait qu’une petite partie qui n’a pas été touchée ces personnes de mauvaise foi », renchérit-il.

A en croire Mamadou Djouma Barry, dans la zone il y avait trois plantations de pastèques. A sa grande surprise, seule la sienne a été saccagée. « Ils pouvaient cueillir les pastèques pour les utiliser, je pouvais le comprendre mais le fait de tout détruire m’attriste encore plus. Cela montre à suffisance que c’est un acte de sabotage. En plus de cela, il y’a deux autres plantations à côté du mien, mais seule ma plantation a été détruite cette fois. Nous sommes deux étrangers et nous avons tous été victimes de ce sabotage. Quant à la plantation du riverain, chaque année il cultive mais rien n’arrive à se récolte. C’est vraiment suspect ! ».

Aujourd’hui, ce jeune entrepreneur ne s’avoue pas vaincu mais il se demande comment rembourser les dettes qu’il a contractées pour investir dans ce projet. Il compte saisir la commission qui a été mise en place au sein du ministère de l’Agriculture car dit-il « y a une commission qui s’occupe des victimes de ce problème » avant de porter plainte contre x.

En attendant que cela aboutisse, Mamadou Djouma Barry exhorte le gouvernement à sécuriser les projets des jeunes entrepreneurs parce que selon lui, « la majeure partie des jeunes guinéens se retrouve sans emploi après les études, donc la plupart se lance dans l’entreprenariat. Alors si tu prends des crédits pour investir dans un projet, ton souhait est qu’il réussite. Chaque fois, tu entends à la télé ou à la radio des actions de soutien à l’agriculture, sortons des sentiers battus. Que le gouvernement aille sur le terrain pour sécuriser les entrepreneurs et leurs biens.

Ce projet est un financement de plus de 8 millions de francs glissants sans compter le bail du terrain. Rappelons que ces cas prennent de l’ampleur dans notre bled. Le 28 avril dernier, à Samou, dans la préfecture de Forécariah, la plantation d’anacarde de l’artiste et entrepreneur Singleton est également partie en fumée. Il s’étendait sur une superficie de trente hectares. Et jusque-là, silence radio !

Kadiatou Diallo