Ce 25 octobre marque la 10ème audience du procès des massacres du 28 septembre 2009, la troisième comparution de l’ancien aide de camp de Moussa Dadis Camara,  Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba. Cet accusé répond encore aux questions de la partie civile. Il maintient toujours qu’il était allé au stade du 28 septembre à la recherche du Président Dadis, lorsqu’il a constaté une débandade et entendu des coups de feu. Il se serait précipité à entrer au stade, pour sauver des leaders politiques.

Toumba Diakité continue aussi d’accuser Moussa Dadis Camara d’être responsable des massacres de 2009. C’est Dadis qui aurait donné l’ordre à d’autres militaires d’aller au stade où se sont réunis les opposants à son éventuelle candidature à l’élection présidentielle qui devait marquer la fin de la transition dirigée par le CNDD. Selon Toumba Diakité, Dadis Camara était furieux dans la matinée (du 28 septembre 2009 Ndlr) et avait même tenu des propos du genre : « Le pouvoir est dans la rue, ils vont le regretter, on va les mâter ».  Toumba charge encore son « adjoint », Marcel Guilavogui, qu’il décrit comme étant « hargneux contre les manifestants et les leaders politiques ». Question d’un avocat : « Est-ce que vous étiez obligé d’aller au stade ? » « Je vous ai expliqué les circonstances, je devais rejoindre le président Dadis Camara, puisqu’on m’avait dit qu’il était allé au stade. Arrivé là-bas, j’ai vu les gens escalader les murs, je me suis dit que ça ne va pas. Je suis  entré au stade, pour sauver les leaders ».   Est-ce que vous avez vu Thiegboro ?  «Oui, j’ai vu Thiegboro au stade, en rentrant, non ! C’est quand je me suis retourné pour chercher El Hadj Cellou que j’ai vu Thiegboro. »

A quel moment vous vous êtes rendu compte que le président n’était pas au stade ? Toumba Diakité répond : «Je me suis rendu compte là-bas ». Qu’est-ce qui vous a retenu au stade? «Je suis resté pour sauver les leaders », répond-il. C’est curieux que tous les décideurs militaires ne soient préoccupés que pour sauver les leaders, hasarde un avocat. « Tout ce  que le colonel Thiegboro a dit, ce sont des contrevérités. Ils avaient fabriqué tout ça pour me plonger, ils m’ont caricaturé », réplique Toumba. Pourquoi vous vous êtes tous retrouvés à la clinique Ambroise Paré ? « Ce sont eux qui savent pourquoi ils m’ont poursuivi », répond Toumba. Son audience continuait, au moment où nous mettions en ligne.

Mamadou Adama Diallo