A travers une déclaration, Front Line Défendeurs (FLD) a condamné le meurtre « d’au moins cinq jeunes manifestants » en marge de la manifestation du 20 octobre dans le Grand-Conakry, à l’appel du FNDC (Front national pour la défense de la constitution). Le ministère de la Justice et des Droits humains parle de trois morts.

Front Line Defenders dénonce la détention des défenseurs des droits humains, notamment Oumar Sylla alias Foniké Mengué et Ibrahima Diallo, leader du FNDC, depuis le 30 juillet dernier. Ces défenseurs des droits humains, selon le communiqué, ont été « arbitrairement » à leurs domiciles respectifs pour avoir appelé à une manifestation le 28 juillet dernier, contre la gestion de la Transition par le Colonel Mamadi Doumbouya.

Depuis, ils sont détenus à la Maison centrale, après avoir été inculpés pour « participation à un attroupement interdit, pillage, destruction de biens publics et privés, coups et blessures volontaires ».
« Le FNDC a mené des manifestations ininterrompues à travers le pays de 2018 à 2021 contre le changement constitutionnel du fait de l’ancien président Alpha Condé. Le régime de ce dernier a été renversé par un coup d’État militaire en septembre 2021, qui a conduit à la Transition actuelle. Depuis, Mamadi Doumbouya gouverne le pays d’une main de fer », dénonce Front Line Défendeurs.

Le 13 mai dernier, la junte a annoncé l’interdiction de manifester jusqu’au début de la campagne électorale. L’interdiction a enflammé le FNDC, qui a appelé à des manifestations pacifiques dans tout le pays depuis juin, pour dénoncer la conduite « unilatérale » de la Transition. En réponse à ces protestations, la junte a arrêté bon nombre des leaders politiques et de la société civile.

Front Line Defenders condamne « l’usage excessif de la force et le meurtre de tous les manifestants pacifiques » lors de la manifestation du 20 octobre et de protester contre la dissolution du FNDC et à l’interdiction de manifester. Il en appelle les autorités guinéennes à mener une enquête immédiate, approfondie et impartiale sur le meurtre des manifestants pacifiques, afin de traduire les responsables en justice. Front Line Defenders demande également la libération des défenseurs des droits humains : Oumar Sylla et Ibrahima Diallo, entre autres, et surtout veiller à ce que les défenseurs des droits humains en Guinée soient libres d’exercer leurs droits fondamentaux garantis par la Constitution.

Kadiatou Diallo