Plus de 50 personnes ont été délogées d’une concession manu militari à 4 heures du matin ce 27 décembre à Bambéto, commune de Ratoma. Veuves, fils et petits-fils du défunt Mamadou Yaya Barry (proprio), ont été brutalement réveillés et jetés dans la rue par 7 pick-up de pandores. Les visiteurs impénitents ont cassé une partie du mur de la cour, arraché portes et fenêtres, expulsé les occupants, avant d’emporter des biens, selon les victimes. La famille Barry a été délogée  «sous la complicité» d’avocats, d’huissiers et des notaires, dénoncent les victimes ce 28 décembre, au cours d’une conférence de stress. Et pour cause, 5 des 27 fils du défunt Mamadou Yaya Barry, ont revendu la concession à l’opérateur comique Souleymane Bah, ami du défunt. «Ils ont été corrompus par 25 000 000 Gnf à chacun, afin de revendre la concession. Nous autres fils et filles, n’avions pas droit à la parole. Nous sommes victimes de l’injustice. Notre première avocate, Me Fatoumata Binta Diallo, a bien commencé à nous défendre, mais elle nous a abandonnés. L’acheteur est plus puissant que nous, on n’a rien pu faire et nous avons été déguerpis nuitamment. Parents, frères, sœurs, enfants, petits-enfants, nous sommes dans la rue. Nous demandons au Président Mamadi Doumbouya qui déclare  que la justice est la boussole, de nous aider, afin que justice soit rendue», plaide Fatoumata Ndiaye Barry, héritière.

Tout est parti, lorsque les 5 frères ont voulu revendre la concession. «Ils sont venus nous voir à propos de notre concession de Bambéto. La famille s’est opposée, leur proposant de revendre celle de Koloma qui est un peu restreinte. On est convenu de trouver un acheteur pour la concession de Koloma, parce qu’on voulait les aider, afin qu’ils trouvent un peu d’argent pour un départ dans les affaires. Mais, ils nous ont trompés en revendant la concession de Bambéto où réside la grande famille», regrette Fatoumata Ndiaye Barry.

Oumar Barry, défenseur des droits de l’Homme au sein de l’ONG ‘’Bougeons ensemble pour la bonne gouvernance en Afrique’’,  a déclaré que l’avocate, Fatoumata Binta Diallo, a reçu les dossiers originaux de la concession lorsqu’elle défendait la famille. Mais depuis qu’elle a rejoint «le camp de la magouille», elle refuserait de rendre les dossiers à la famille. «Elle est en complicité avec les 5 frères, un notaire et un huissier qui ont comploté pour revendre la concession à Souleymane Bah à 1 500 000 000 Gnf », accuse Oumar Barry.

Veuves embastillées

«Cela fait presque 7 ans que nous sommes sur le dossier. Un jour, ils nous ont demandés d’envoyer les documents de la concession au PM3 (gendarmerie) de Matam, nos mamans y étaient convoquées. On a demandé les raisons, on nous a indiqués que c’est lié à la soi-disant vente de notre concession. Nos mamans ont déclaré qu’il est hors de question que des fils vendent la concession sans l’accord de la famille entière. Personne n’a reçu de l’argent, ni signé un papier. Un jour, à mon fort étonnement, mes sœurs m’ont informé que nos mamans ont été déposées à la Maison centrale de Coronthie, sous mandat de dépôt, parce qu’elles refusent de signer les dossiers de la vente de la concession. Elles ont passé deux mois et quinze jours en prison, avant d’être libérées le 27 décembre 2021 », explique Fatoumata Yarie Barry. Apparemment, cette affaire est loin d’être close.

Yaya Doumbouya