Depuis le lundi 19 décembre, les ministres passent à tour de rôle devant le CNT, Conseil national pour la transition, pour présenter leur politique sectorielle, pour la Loi de finances initiales 2023. Ce jeudi 22 décembre, les ministres de la Sécurité et de la Protection civile, de l’Agriculture et Élevage, de l’Économie et des Finances et du Budget, se sont soumis à l’épreuve oratoire devant les Cntêtards.

Le ministre de la Sécurité et de la protection civile, Bachir Diallo, rappelle que son département a pour mission, la conception, l’élaboration et la mise en œuvre de la politique du gouvernement dans les domaines de la sécurité et de la protection. Il ambitionne : « Nous rêvons d’une Guinée reformée, prospère et sécurisée face aux violences faites aux biens et aux personnes, aux crimes organisés, aux violences faites aux personnes vulnérables, le trafic des êtres humains et crimes assimilés, la cybercriminalité, aux coupeurs de routes, aux menaces terroristes et à l’islam radical qui sont à nos portes».

Le ministre Bachir Diallo devant les Conseillers du CNT

Pour faire face à ces problèmes sécuritaires, il faut disposer des moyens nécessaires. Courant 2023, Bachir Diallo aura pour mission de sécuriser les élections qui seront programmées; accroître et améliorer l’accès aux services de police et de protection civile aux populations ; améliorer la gouvernance dans le secteur de la sécurité et de la protection civile; renforcer les capacités humaines, matérielles et opérationnelles des services de police et de protection civile, accroître la présence diurne et nocturne des forces de Sécurité et de la Protection Civile sur le territoire national ; lutter contre la criminalité et la petite délinquance, le terrorisme, la cybersécurité et l’extrémisme violent, lutter contre le terrorisme et l’extrémisme radical et violent, le trafic de la drogue, la traite des êtres humains ; lutter contre la criminalité et la petite délinquance, le terrorisme, la cybersécurité et l’extrémisme violent, lutter contre le terrorisme et l’extrémisme radical et violent, le trafic de la drogue, la traite des êtres humains ; construire, rénover et équiper des infrastructures.

Malgré tout, il a présenté un budget réduit de 40% par rapport à celui qu’il a exécuté en 2022. « Notre projet de budget 2023 arrêté à la somme de mille milliards soixante-dix-sept millions de francs guinéens (1 077 052 730 865 GNF). Après arbitrage, on se retrouve avec 637 854 959 539 GNF, soit une diminution de 40,78 % ».

Réformer le secteur de la sécurité

Le ministre de la Sécurité explique que son projet contient des objectifs stratégiques assortis de 66 actions prioritaires, dont la moitié est à dominante opérationnelle. « Notre projet de budget 2023 devait nous permettre de faire les réalisations indispensables suivantes, la construction et l’équipement de cinq CMIS ; la construction et l’équipement d’un laboratoire de la police technique et scientifique, la construction et l’équipement de dix commissariats centraux de Police, cinq Commissariats urbains, huit commissariats spéciaux de Police, un centre de perfectionnement de la Protection Civile dans la commune de Matoto, la réhabilitation et l’équipement de six services d’incendies et de secours, la rénovation et l’équipement de huit commissariats urbains de Police et de 15 Postes de Police ; la création et l’équipement des centres d’enrôlement pour l’acquisition des cartes nationales d’identité biométriques et de passeports dans les sept régions administratives du pays, la création, formation et l’équipement d’une unité spéciale de sécurisation des élections ; l’acquisition de moyens roulants adaptés aux missions de sécurité et de secours ; la création de nouvelles unités de BAC dans les régions et/ou villes « criminogènes »: Boké, Siguiri, Labé, N’Zérékoré, Kankan, Kindia, Faranah, l’opérationnalisation de l’Autorité nationale cybersécurité et des titres sécurisés, et la couverture sociale et sanitaire des fonctionnaires de Police et de Protection Civile ».

La Guinée, une puissance agricole émergente en 2025

Le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Mamoudou Nagnalen Barry, s’est engagé dans le résolument de la trajectoire de réussir la vision de développement agricole de la Guinée. Il s’inscrit dans la logique du projet intitulé la ‘’Guinée Puissance agricole émergente en 2025, avec un mode de production économiquement et socialement viable’’. Cette vision est fondée sur la grande diversité du climat et des écosystèmes du pays, avec un potentiel agricole estimé à 13,7 millions d’hectares, avec le savoir-faire paysan et de la volonté du gouvernement et ses partenaires de mutualiser les ressources pour arriver à des résultats tangibles et durables.
Il souligne que le secteur agricole a été fortement fragilisé par les crises successives, dont la maladie à virus Ebola, la pandémie du Coronavirus ou encore le conflit russo-ukrainien avec des répercussions mondiales. Selon lui, son département a été fortement impacté par ces crises entrainantes des pertes énormes. 

Il rapporte que son ministère a entrepris des efforts pour dynamiser et favoriser l’accroissement de la productivité du secteur agricole et de l’élevage au cours de l’année 2023. « L’objectif visé, c’est d’engranger de réelles transformations du sous-secteur agropastoral, améliorer la productivité des exploitations agropastorales, contribuer au renforcement de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, mieux structurer les chaînes de valeur des filières agricoles et d’élevage. Le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage a besoin d’importants moyens de la part de l’État ».

C’est pourquoi, les besoins budgétaires du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, pour l’année 2023 s’élèvent à 803 milliards 498 millions 438 000 GNF. Ce qui représente une augmentation nette de 22.52% par rapport à celui exécuté en 2022. Le ministre justifie cet accroissement par les défis à relever dans le sous-secteur agropastoral dont : « La faible productivité végétale et animale, la faiblesse des aménagements hydroagricoles, l’enclavement des zones de production, l’importante perte post-récoltes, l’insuffisance d’équipements de conditionnement et de transformation des produits agricoles, le faible accès aux crédits agricoles et de l’élevage adaptés, la faible mécanisation des opérations agropastorales, le sous-équipement des services centraux et déconcentrés du ministère, et l’insuffisance de personnel qualifié, etc. ».

Le ministre de l’Elevage et de l’Agriculture, Mamoudou Nagnalen Barry

La réhabilitation du secteur agricole et de l’élevage

Le ministre Nagnalen Barry déclare que pour son département, les défis sont si importants et urgents que les 22% de majoration de son budget semble déjà insuffisantes pour atteindre les résultats escomptés. En plus de cette augmentation, il plaide auprès de l’Etat pour un appui constant et conséquent dans le cadre de la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la Guinée.
Avec sa politique sectorielle, il compte poursuivre et intensifier les efforts du département pour la réhabilitation des aménagements pour 2 800 hectares, la réhabilitation de 500 km de piste rurale sur un réseau de 30 000 km, l’acquisition d’équipements de préparation du sol (100 tracteurs et accessoires), de récolte (60 moissonneuses batteuses et 30 motofaucheuses), l’acquisition des équipements post-récoltes et de transformation (115 batteuses motorisées, 20 égreneuses de maïs, 100 décortiqueuses de riz motorisées, 29 moulins à céréale motorisés, 20 presses à huile de palme. 20 concasseurs de palmiste, 20 presses à huile de palmiste, etc.), l’emballage de produits agricoles, l’additif alimentaire, et la réhabilitation et construction des infrastructures de conditionnement.

Abdoulaye Pellel Bah