Mardi 20 octobre, l’interrogatoire de l’ancien Président de Transition, Moussa Dadis Camara, s’est poursuivi avec les questions de la partie civile, au tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à  Kaloum.

Accusé de complicité de meurtre, assassinat, viol et pillages notamment, Dadis rejette les chefs d’accusation. Il indique avoir réussi sa mission de chef d’Etat malgré son échec à rendre le pouvoir aux civils au terme d’élections. Toutefois, il reconnaît que sa cote de popularité a chuté et que l’image de sa personnalité ternie à la suite du massacre de 157 personnes, une centaine de femmes violées, de séquestrations et des pillages de commerce lors des événements du 28 septembre 2009.

La partie civile accuse Mohamed Camara alias Beugré d’avoir torturé des civiles (manifestants) au camp Koundara, actuel camp Makambo, après la journée du 28 septembre 2009. L’ancien chef de junte déclare qu’il n’était pas au courant. Selon lui, c’est à la lecture du procès-verbal de Paul Mansa Guilavogui (coaccusé) qu’il a appris de séances de tortures au camp Koundara. Et de déclarer que tout ce qu’Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba, son ancien aide de camp, a expliqué « sont des allégations », pour se justifier. Et de clamer : « La parole de Toumba n’est pas une parole d’Evangile ».

Au faîte de sa popularité en 2008, capitaine Moussa Dadis avait déclaré qu’il n’est pas né militaire, qu’il peut ôter son uniforme et se représenter à la présidentielle. Source d’inquiétude pour la classe politique. A la question de la partie civile qui veut savoir les raisons, l’accusé explique : « Quelqu’un qui prend le pouvoir, appelle les leaders politiques à discuter et que ceux-ci veulent te créer des problèmes (….) Je voulais simplement les mettre en garde. Il n’y avait aucune intention. Mais, les gens ont pris cela autrement. »

La partie civile charge : «Que dites-vous de 400 karatékas envoyés par Claude Pivi à la Présidence. Ce sont eux qu’on infiltre dans les manifestants ? » Dadis réplique : « Je n’ai ni vu ni entendu de ça ».

Dadis épuisé, le tribunal a renvoyé l’affaire au 21 décembre, pour la suite de son interrogatoire par la partie civile.

Yaya Doumbouya