Les autorités de la transition continuent de sévir contre l’exploitation anarchique de l’or dans certains coins de la Haute Guinée. Après les limogeages du préfet et du dirlo préfectoral des mines de Siguiri ainsi que celui préfectoral de Mandiana, le ministre de l’Administration du trottoir et de la Décentralisation a encore sévi contre sous-lieutenant Mouloukou Souleymane Camara, sous-préfet de Docko, capitaine Sawa Kourouma sous-préfet de Kintignan et Lieutenant Lanciné Kaba, sous-préfet de Kourémalé dans Siguiri, capitaine Mamadi Keita, sous-préfet de Tomboni, lieutenant M’Bemba Bangoura, sous-préfet de Koundianakôrô et lieutenant Pierre Loua, sous-préfet de Dialakorô dans la préfecture de Mandiana qu’il soupçonne de prendre part au pillage écologique auxquels se livrent des orpailleurs dans ces deux buissons : « Le principe est très clair : toute autorité locale ou administrateur territorial qui a laissé une machine travailler dans sa localité sera purement et simplement démis de ses fonctions. On ne peut pas comprendre que des gens soient représentants de l’Etat et que n’importe quoi s’y produise. Ceux-là  n’ont rien fait, même un simple courrier n’a pas été envoyé à la hiérarchie ».

Mory Condé n’est pas totalement affirmatif, mais pense que ces administrateurs ont prêté main forte aux exploitants illégaux. Ils sont pour le moment mis à la disposition de leurs unités d’origine, mais pourraient, très vite, faire face à la justice : « Certains auraient même favorisé ce pillage, mais en attendant que la justice ne finisse son travail pour situer les responsabilités, il est obligatoire pour moi de débarquer les administrateurs chez lesquels il y a le laisser-aller ».

Les limogeages continueront

Pour le moment, il n’y a que cette dizaine d’administrateurs qui ne sont concernés. Certains d’entre eux sont même en prison. C’est notamment le cas du préfet de Siguiri, mis au gnouf, après son limogeage, avec des Chinetoques et un Malien cueillis dans les mines sauvages de Siguiri. Mais d’autres administrateurs vont bientôt être débarqués et traduits devant les tribunaux à cause de leur implication : « Ce n’est pas fini. Même aujourd’hui d’autres vont partir, ils s’en iront parce que dans une localité, le premier responsable ne doit pas se livrer à n’importe quoi »

Siguiri et Mandiana, zones dévastées

Dans ces deux préfectures, c’est la course à l’obtention des métaux précieux. Des fils de la localité, en complicité avec certaines autorités administratives et coutumières, importent des machines du Mali voisin, font venir des individus de plusieurs nationalités, des Chinetoques notamment, se livrent à fond à l’exploitation illégale de l’or. Selon le ministre, ces exploitants utiliseraient même des produits toxiques : « Au-delà  des machines qui détruisent l’environnement, il y a des produits toxiques comme le cyanure et le mercure qui sont utilisés dans les mines. Aujourd’hui, l’eau n’est plus exploitable dans ces deux préfectures. Cela se passe au vu et au su des autorités ».

Cette affaire est partie de l’arrestation, le 24 novembre dernier, des exploitants chinetoques dans des mines clandestines à Siguiri. Ces interpellations ont été opérées par les farces de défense et de sécurité, réquisitionnées par le MATD pour mettre fin à l’exploitation sauvage de l’or et la destruction de l’environnement à Siguiri et à Mandiana.

Yacine Diallo