Ce 21 décembre, les conclusions du rapport sur le dialogue inter-guinéen ont été remises au Président de la Transition, colonel Mamadi Doum-bouillant au cours d’une cérémonie solennelle. Les grands absents ont pour nom l’ANAD (Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie) portée par la Petite Cellule Dalein Diallo de l’Ufdg, le FNDC politique composé, entre autres, de l’Union des forces républicaines (UFR) du Sid Touré, le Rpg arc-en-ciel. Pour les trois nounous, la décision du Président de la Transition d’initier la mise en place d’un Cadre de Dialogue Inclusif et Inter-guinéen constitue une étape cruciale dans le processus de retour à l’ordre constitutionnel. Bien des recommandations risquent de faire débat dans les prochains jours.

Le Palais Mohammed V, actuel siège de la Présidence de la République, sous botte surveillance, a servi de cadre à l’évènement piloté par le Premier ministre, Bernard Gou-dur et les trois facilitatrices du dialogue, Dr Makalé Traoré, Hadja Aicha Bah et Madame Guilao Joséphine Lénaud. Des gens du CNRD, ministres, diplomages dont celui de la Cedeao, les religieux, ont participé au rencart. Les trois facilitatrices du dialogue ont remis leur rapport au Président de la transition après sa signature par les représentants des coalitions des partis politiques et des faitières de la société civile dont Mamadou le Scylla de Dixinn-Bora, prési de l’UDG, Lansana Kouraté du PEDN, Saliou Bella Diallo de la COPAM, Ousmane Kabako du PADES.

Les participants au dialogue qui s’est déroulé du 24 novembre au 20 décembre 2022, ont planché sur 13 thématiques dont le Recensement général de la population et de l’habitation (RGPH), le Recensement à vocation d’Etat civil (RAVEC), l’élaboration de la nouvelle la Constitution.

Limite d’âge à la future élection présidentielle ?

Bien de recommandations risquent de faire jaser. Surtout celle à propos de la révision de la Constitution, pour laquelle les facilitatrices demandent de « fixer la limite d’âge à 35 ans au minimum et à 75 ans au maximum pour les candidatures à l’élection présidentielle. Pour les prochaines élections présidentielles, les personnes ayant 75 ans révolus au 31 décembre 2024 sont autorisées à être candidates ».

En ce qui concerne la fonction de Président de la République, les participants au dialogue recommandent d’« exiger la nationalité Guinéenne d’origine avec une résidence d’au moins 5 ans en Guinée avant la candidature ».  

Un autre dialogue est-il attendu ?

 Si la recommandation liée à la limite d’âge est entérinée par le CNT (organe législatif) de la Transition, le Sid Touré de l’Ufr serait déjà éliminée à la course pour l’élection présidentielle, devant marquer la fin de la Transition. Mais l’espoir est permis. Dans un bref laïus improvisé, le Colonel Mamadi Doum-bouillant dit croire « en la divergence (diversité ?) d’idées, car c’est ce qui permet de nous améliorer et d’avancer. » Il a appelé à « mettre en avant l’intérêt » de la Guinée, avant d’affirmer : « Nous allons continuer à se parler, nous allons continuer à dialoguer », promettant auparavant de « permettre aux futurs dirigeants d’avoir un pays assaini. »

Trêve des manifs sociopolitiques

L’exercice des activités politiques en lien avec la loi a été également abordé par les participants au dialogue inter-guinéen. C’est la 11ème des 13 thématiques. De fortes recommandations ont été prises. Genre : « s’engager à observer une trêve des manifestations sociopolitiques sur la voie publique pendant les 24 mois de la Transition ». Le FNDC appréciera. Il est recommandé également de « demander à la justice la levée du contrôle judiciaire des neuf (9) leaders des partis politiques ; de placer sous contrôle judiciaire, les activistes de la société civile détenus en attendant leur procès ; Demander à la CRIEF le placement sous contrôle judiciaire des cadres en conflit avec la loi (non jugés depuis 8 mois) et d’accélérer la procédure judiciaire à leur encontre ». Les agents de l’Etat pourraient rire sous cape avec la recommandation suivante : « Demander à l’État de revaloriser le niveau du traitement salarial du personnel civil de l’État et appliquer le plan de carrière. » S’agissant des auteurs « des mutilations génitales féminines, du mariage précoce, de viol et les autres formes de violences basées sur le genre », les facilitatrices demandent une punition sévère à leur encontre.

De l’application

Pour le suivi-évaluation de leurs recommandations, les participants au dialogue inter-guinéen plaident pour la mise en place d’un comité permanent de Suivi-Evaluation, sous la coordination du Premier ministre.

Les trois facilitatrices, ont interpellé « le CNRD et le Gouvernement au respect des recommandations issues du Cadre de Dialogue Inclusif ». Qui vieillira verra.

Mamadou Siré Diallo