Ousmane Gaoual Diallo, ministre des Postes et télécommunications et l’économie numérique, a présenté son projet de budget pour 2023 à la plénière du vendredi 23 décembre, aux conseillers du Conseil national de la transition. À la tête d’un département qui impacte pratiquement tous les autres ministères, le porte-parole du gouvernement déclare que son ministère est chargé de favoriser le développement de l’écosystème numérique, pour faire des TIC (Technologie de l’information et de la communication), une locomotive du développement économique et social du pays.

Si l’accès au numérique n’est pas uniquement une tendance ou un vecteur important de croissance économique, il favorise l’inclusion financière et l’essor des secteurs privé et public en permettant d’accélérer les processus, d’optimiser le temps de travail et de développer des opportunités dans tous les secteurs d’activité. Ousmane Gaoual Diallo révèle que les réformes engagées au Ministère des Postes s’articulent autour de cinq (5) axes à savoir : la rectification institutionnelle, le cadre macroéconomique et financier, le cadre légal et la gouvernance, l’action sociale, l’emploi et l’employabilité et les infrastructures, et l’assainissement.

Il explique que contrairement à l’an dernier, avec un faible taux d’exécution du budget de cent seize milliards trois cent cinq millions six cent soixante-onze mille neuf cent neuf Francs guinéens (116 305 671 909 GNF) à la Loi des finances rectificatives, avec beaucoup d’arguments, pour l’année 2023, il présente un budget de cent soixante-deux milliards cent cinquante-trois millions trois cent quatorze mille trois cent quinze Francs guinéens (162 153 314 315 GNF), soit un accroissement de 39%.

La Poste et le lancement de Guinée-Télécom au centre des débats

Le ministre Porte-parole du gouvernement justifie cette augmentation du portefeuille de son département, par la réalisation de certaines activités cruciales comme : le renforcement du cadre réglementaire et l’amélioration de l’écosystème numérique, l’élaboration et la mise en œuvre de la stratégie nationale de digitalisation et d’économie numérique, la mise en œuvre de la stratégie nationale de cybersécurité, le renforcement de la crédibilité de l’administration, l’optimisation de la sécurité des données et la facilitation d’échanges entre les cadres de l’administration publique, notamment. Il explique que ces projets sont alignés aux objectifs du département et déclinés suivant les axes de développement qui conduiront à la GUINÉE DIGITALE et au lancement de l’Opérateur national de téléphonie: Guinée Télécoms.

Objectifs et perspectives

En mettant le développement des infrastructures de Télécommunications au centre de sa politique, le ministre dit vouloir faire part de sa volonté d’accélérer le développement du haut débit. Il souligne qu’à son département, le contexte dans lequel s’inscrit cette Loi des finances 2023 est marqué par ces objectifs : « la mise à jour du cadre réglementaire et législatif du secteur, le développement et la mise en œuvre du programme de Digitalisation de l’État, l’amélioration de la connectivité des services de postes, des télécommunications et de l’économie numérique, la réduction des tarifs des services de télécommunication, l’opérationnalisation Guinée Télécoms, le rapatriement du nom de domaine ‘’.GN’’. Pour ce faire, les actions concrètes en perspectives seraient : le lancement et l’opérationnalisation de Guinée Télécoms, la création et l’opérationnalisation du centre d’alerte et de lutte contre les attaques informatiques, la digitalisation effective des services postaux, l’opérationnalisation du data center, la mise en œuvre d’une norme d’adressage et d’un système de codes postaux en République de Guinée (…) ».

Décomposition du budget

Ousmane Gaoual rapporte que sa politique sectorielle sur les prévisions 2023 qui se chiffrent à un peu plus de 162 milliards est décomposée comme suit : 21, 744 milliards sont alloués pour les dépenses du personnel, soit une diminution de 2% par rapport à 2022, 9,266 milliards pour les prévisions en dépenses de biens et services, soit une baisse de 12%, 4 milliards prévus pour les dépenses d’investissement hors projet pour l’acquisition des mobiliers de bureaux et des matériels informatiques contre un milliard GNF en 2022, soit un accroissement de 300%. Les prévisions pour les projets et programmes se chiffrent à 118,728 milliards GNF contre 72,734 milliards GNF en 2022 soit un accroissement de 63%. Globalement, les dépenses d’investissements se chiffrent à 122,728 milliards GNF contre 73,734 GNF en 2022, soit une augmentation de 66%. Le ministre assure que son budget, une fois adopté, permettra à son département de réaliser ses objectifs. «Notre ambition est de consolider les actions entreprises en 2022, en vue de stimuler et d’accélérer la croissance. Les chantiers sont nombreux, certes, mais porteurs d’espoir et de croissance partagée. C’est pourquoi un investissement intelligent dans ce secteur et une mutualisation de nos efforts peuvent porter une croissance durable et profitable à tous. Nous vous assurons que l’exécution de nos différents projets et programmes de développement, permettra d’améliorer la compétitivité de l’économie nationale, d’opérer des transformations positives dans tous les secteurs sociaux de base et de favoriser l’intégration sous régionale avec une position très confortable pour notre pays à cause de sa situation géographique se fixant ainsi l’objectif d’être le HUB de l’Afrique occidentale».

Ousmane Gaoual sollicite du CNT, l’adoption de son projet de budget au compte de 2023, afin de pouvoir remplir pleinement sa mission.

Abdoulaye Pellel Bah