La Maison du Foutah à Conakry a été finalement inaugurée vendredi 23 décembre à Boussoura, Commune de Dixinn. Cela, suite à un accord trouvé in extrémis entre El Hadj Ousmane Baldé « Sans Loi » et les sages du Foutah. Ces derniers avaient opposé une fin de non-recevoir à cette inauguration, qui devait être suivie de l’intronisation d’El Hadj Baldé comme nouveau coordinateur de Haali-Pular.

En lieu et place des familles, c’est la poire qui a été coupée en deux. D’un côté, les Mawbhe Musidal, (les sages de la région) ; de l’autre, El Hadj Ousmane Baldé. Une toute petite déconvenue à destination de « tous ceux qui avaient commencé à s’agiter pour défendre un camp contre l’autre. » Les Mawbhe Musidal reviennent sur leur déclaration exigeant le report sine die de l’inauguration de la Maison du Foutah. Pour sa part, El Hadj Ousmane Baldé renonce provisoirement à son intronisation comme nouveau coordinateur de Haali-Pular. Déjà, le 18 décembre, une réunion avait regroupé les sages chez « le Khalif général du Foutah, » El Hadj Bano Bah à Pita, à l’issue de laquelle une déclaration avait précisé que les sages se désolidarisaient de l’initiative « solitaire » d’El Hadj Ousmane Baldé. Ils optaient pour le report sine die de l’événement, faute de concertation et de consensus.

Le ton et la personnalité des participants à la rencontre de Pita ont dû indiquer à El Hadj Baldé qu’il n’est pas très sage de montrer les muscles aux sages de sa propre région. L’homme d’affaires a adopté une solution qui lui est bien familière : la négociation. Peu après la déclaration très ferme de Pita, M. Baldé prend son bâton de pèlerin pour le Foutah. Objectif, laver le linge sale en famille.

Plus d’un observateur estime que ces deux événements constituent un symbole très fort pour l’unité des fils de la région. Comme si la guerre des égaux s’était soldée par l’obligation pour chacun des deux camps de regarder dans la même direction. Comme à la télévision. Et chaque partie de pousser son ouf de soulagement. « Pour avoir évité à la fois un bras de fer inutile, et une humiliation qui ne dit pas son nom. Alors que les commentaires vont bon train sur ce dénouement de dernière minute, notamment sur ceux qui ont joué les bons offices, les protagonistes ont fait preuve de responsabilité, de tolérance et surtout de modestie.» Toute chose qui a manqué aux politiques depuis notre accession à l’indépendance. Le dernier cas en date remonte à la présidentielle de 2010. « Cellou Dalein Diallo et Ousmane Bah étaient incapables de dépasser leur égo pour infléchir positivement la marche du pays vers un devenir meilleur. »

Habib Yembering Diallo