Ce 24 décembre, le Rpg arc-en-ciel, ancien parti au pouvoir, a tenu son assemblée générale hebdomadaire devant peu de militants à son siège national à Gbessia, commune de Matoto. Face à la division, le bureau  politique a lancé des piques aux détracteurs.

Saloum Cissé, le secrétaire général du parti, a présidé la séance. Il était entouré de Dialikatou Diallo et de Marc Yombouno (membres du bureau politique national), ainsi que de Lansana Komara, le secrétaire administratif.

Miné par une division née des querelles liées au leadership, affaibli par l’emprisonnement de ses hauts cadres, le Rpg arc-en-ciel peine à mobiliser. Saloum Cissé, mal à l’aise, s’en est pris aux détracteurs du parti. «Quand il y a réussite, c’est comme une ruche, beaucoup d’abeilles viennent. Avant, les samedis, il était difficile de se trouver où s’arrêter. Aujourd’hui, ceux qui sont là sont les militants convaincus, intègres. Ils sont avec le Pr Alpha Condé et Ibrahima Kassory Fofana, de manière inconditionnelle. Ceux qui ont pris la balle au bond pour avoir des grands postes et s’enrichir (…) vont payer s’ils ne sont pas reconnaissants envers le Pr Alpha Condé. Nous les connaissons et nous les voyons derrière des actions sporadiques», dénonce-t-il.

Les militants du RPG à l’AG du samedi, 24 décembre 2022

Trois mois aux trente-deux escaliers

Saloum Cissé déclare les rares personnes qui ont participé à cette assemblée générale sont des vrais militants et que les membres du bureau politique présents ne sont pas des politiciens alimentaires. «Ceux-là ont choisi librement le Président Alpha Condé et son Rpg arc-en-ciel.  Rien ne peut les détourner de cet objectif. Nous ne discutons avec personne sur les réseaux sociaux, nous savons que le Rpg a déjà inscrit sa grandeur historique, politique et idéologique. Tenez-vous bien, quoi qu’ils fassent, le Rpg ne perdra jamais sa grandeur», a clamé Saloum Cissé -t-qui ajoute que la plupart des membres du bureau politique ont fait la prison pour l’épanouissement du Rpg. «On allait nous cueillir dans nos familles comme des mangues mûres, faire de nous ce qu’ils veulent. Moi, j’ai fait les Trente-deux escaliers, trois mois dix-sept jours, sans voir le soleil. On a résisté à toutes ces vicissitudes, rien ne peut nous faire peur. Rien ! On a un grand parcours d’expérience et d’endurance », déclare le Secrétaire administratif.

«Dénigrer, pour manger»

Mohamed Saïd Touré ‘’l’inspecteur du parti’’ est à couteaux tirés avec le bureau  politique.  Saloum Cissé le qualifie de manipulateur. Selon lui, il fait partie des groupuscules qui s’agitent au sein des quartiers. «Souvent, ils ont de mots forts sur lesquels ils s’appuient pour désorienter les militants. Or, nous savons que les militants du Rpg arc-en-ciel ne peuvent pas être corrompus ou être détournés de leurs objectifs. On voit que beaucoup sont réduits au niveau de leur tube digestif, ne cherchant qu’à manger. Alors pour bien manger, il faut dénigrer les responsables du Rpg arc-en-ciel, mais ils perdent leur temps.» Marc Yombouno ajoute que Mohamed Saïd Touré n’est qu’un usurpateur qui ne peut aucunement représenter le parti. Il prévoit dans les prochains une plainte contre ‘’l’inspecteur’’ pour, notamment usurpation de titre, utilisation du logo du parti. 

Evacuez Amadou Damaro !

Le Rpg arc-en-ciel sollicite auprès du CNRD, l’évacuation de l’ex-prési de l’Assemblée nationale, Amadou Damaro Camara, malade à la Maison centrale de Coronthie. Accusé de corruption et de passation de marché gré à gré, Amadou Damaro Camara croupit en prison depuis sept mois à côté de nombreux cadres du Rpg arc-en-ciel dont Ibrahima Kassory Fofana et Mohamed Diané, respectivement ex-Premier ministre et ex-ministre de la Défense.  

Le Conseil exécutif national provisoire, l’instance dirigeante du parti, sollicite l’évacuation d’Amadou Damaro Camara dans un centre hospitalier à l’étranger, «qui réunit les conditions appropriées pour son traitement.» Ils veulent aussi «un examen bienveillant aux autres cas élargis à tous les détenus dont les paramètres nécessitent des évacuations», afin de préserver leur santé.

Yaya Doumbouya