Trois jours seulement nous séparent de l’année 2022. Douze mois écoulés dans l’incertitude pour la transition. En dépit de la récente tenue d’un « dialogue inter-guinéen », avec 35 recommandations, c’est le statu quo. Nul ne peut dire quand notre transition prendra fin.

Les nouvelles autorités ont pris des décisions courageuses : la tenue du procès sur la tragédie du 28 septembre 2009, la traque de la délinquance économique avec l’arrestation et l’incarcération de personnes soupçonnées de détournement de deniers publics. Mais le retour à l’ordre constitutionnel constitue une impérieuse nécessité pour les Guinéens.

Aussi longtemps que la transition durera le pays sera isolé. Comme l’atteste son absence ce mois-ci au sommet Afrique et Etats-Unis d’Amérique. On nous dira que ce genre de sommet n’est pas une fin en soi. Et c’est même une insulte qu’un pays, fût-il la première puissance du monde, en convie une cinquantaine. Cela est un autre débat.

Le récent « dialogue inter-guinéen » a fait des recommandations allant dans le sens de retour à l’ordre constitutionnel. Mais ces recommandations, si intéressantes qu’elles soient, ne rassurent pas tout le monde, une bonne partie de la classe politique et de la société civile étaient absentes à cette rencontre. Il s’agirait désormais de faire en sorte que les absents se reconnaissaient dans ces recommandations dont certaines ont bel bien tenu compte de la revendication de l’opposition dite radicale.

Par exemple, la recommandation N° 12.3 dit ceci : les parties prenantes du cadre de dialogue inter guinéen décident collectivement de :

Demander à la justice la levée du contrôle judiciaire des neuf (9) leaders des partis politiques.

Demander à la justice de placer sous contrôle judiciaire, les activistes de la société civile détenus en attendant leur procès.

Demander à la CRIEF le placement sous contrôle judiciaire des cadres en conflit avec la loi (non jugés depuis 8 mois) et d’accélérer la procédure judiciaire à leur encontre.

Ces trois points font partie des principales revendications du trio ANAD, RPG-arc-en-ciel et banche politique du FNDC. C’est autant dire que les participants ont tenu compte de la revendication de ceux qui étaient absents. En outre, dans la recommandation N° 4.3, qui stipule : Fixer la limite d’âge à 35 ans au minimum et à 75 ans au maximum pour les candidatures à l’élection présidentielle, les observateurs avaient vu une volonté d’ostraciser certains leaders politiques dans les futures compétitions électorales. Mais plus loin, ces mêmes recommandations précisent « Pour les prochaines élections présidentielles, les personnes ayant 75 ans révolus au 31 décembre 2024 sont autorisées à être candidates ». Une autre concession faite au duo Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré.

Habib Yembering Diallo