Envoyé au Conseil national de la transition (CNT) par les organisations socioprofessionnelles, Maitre Mohamed Traoré, exerce, parfois, sa profession d’avocat. Une attitude qui dérange bien de ses détracteurs qui estiment que sa fonction de conseiller est incompatible à son métier originel. L’avocat conteste cette thèse, mais décide néanmoins de se mettre en retrait du CNT.

Il est connu pour n’avoir pas sa langue dans sa poche. Maitre Mohamed Traoré ne mâche pas ses mots quand il s’agit de dénoncer les violations des droits de l’homme. Même étant membre de l’actuel CNT, il continue à enfiler sa robe pour défendre des citoyens qu’il estime être victimes d’injustice. Il l’a fait, notamment pour Abdourahmane Sano, ancien coordinateur national du FNDC. Cette liberté ne plaît pas à tout le monde. Des voix s’élèvent pour dénoncer une sorte d’incompatibilité entre le métier d’avocat et les travaux au CNT. Il y en a qui sont allés jusqu’à demander au Barreau de sanctionner l’ancien bâtonnier. Me Mohamed Traoré a préféré couper court, en s’éloignant momentanément du CNT : «J’ai demandé au Président de l’institution de me permettre de me mettre en retrait des activités de l’organe législatif de transition, jusqu’à ce que son bureau et le Bâtonnier de l’Ordre des Avocats que j’ai saisi se prononcent… En attendant qu’une réponse soit apportée aux questions soulevées par mon statut, il m’a semblé nécessaire de demander l’autorisation de suspendre mes activités au sein de l’institution ».

L’avocat se dit certain que son métier d’avocat n’est en rien incompatible à son travail au CNT : « Étant membre du CNT, il y a certes des actes de ma profession qui me sont interdits. Mais d’incompatibilité, il n’y en a point. C’est important de faire la différence entre une incompatibilité et l’interdiction d’accomplir certains actes ».

C’est pourquoi Me Traoré demande au Barreau et au bureau du CNT de clarifier leurs positions sur cette prétendue incompatibilité, afin qu’il puisse faire son choix : «Dans cette hypothèse, le choix pour moi est très facile à faire». Démissionner du Conseil national de la transition ? De dire s’il peut continuer ses travaux au CNT « tout en exerçant » sa profession d’avocat, ou bien s’il peut être membre du CNT et exercer ses « activités professionnelles d’avocat sous réserve de certaines interdictions ».

Yacine Diallo