Mardi 24 janvier, le capitaine Moussa Dadis Camara n’a pas fini avec la barre du Tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’appel. Pour la deuxième fois, les avocats de la défense répliquent face aux questions du parquet et aux avocats de la partie civile. Comme la défense est plurielle, c’est autour de Me Lansinè Sylla, avocat de Toumba Diakité, d’essayer de démontrer la responsabilité du Capitaine Dadis dans ce massacre.

Évoquant le rapport d’enquête internationale, l’avocat déclare qu’à l’époque le président Dadis avait refusé de s’expliquer devant cette commission. Ce qui selon l’avocat aurait conduit d’autres citoyens à refuser de se prêter à l’interrogatoire de la commission d’enquête. Comme pour dire que l’ancien chef de la junte ne peut se vanter d’avoir mis en place cette commission. Puisqu’il avait fait obstruction à la bonne marche de celle-ci. Ce que Dadis rejette du revers de la main, arguant qu’il avait fait preuve de bonne foi en faisant appel à cette commission pour enquêter sur les crimes commis au stade, sans pression.

Me Lansinè Sylla aborde l’événement du 3 décembre 2009, les atrocités qu’auraient subies les militaires proches de Toumba Diakité après la tentative d’assassinat contre Moussa Dadis au Camp Koundara. À cela, le capitaine rappelle que cela s’est passé à son absence du pays. Donc, il ne saurait s’exprimer là-dessus.

Capitaine Dadis s’est toujours soutenu avoir rendu les vingt-deux-millions de dollars que la SAG avait donnés à son arrivée au pouvoir, l’avocat souligne que cet argent avait été payé au titre d’impôt et versé à la banque centrale assortie de quittance. Que l’argent n’a jamais été donné au capitaine. Pour Me Lansinè Sylla, ce n’est donc ni de l’honnêteté encore moins son sens de patriotisme qui a fait que l’argent n’a pas été détourné.

Ces affirmations de l’avocat font perdre à Dadis son sang-froid et le met dans tous ses états. Il crie : « Je pouvais détourner l’argent. C’est mon honnêteté, mon patriotisme qui ont fait que cet argent n’a pas été détourné ». Il a fallu que le président du tribunal intervienne comme d’habitude pour calmer le capitaine.

Alors que l’ancien chef de la junte jure sur toute sa génération et demande à Dieu de le détruire s’il s’etait rendu au Marocana le jour du massacre du 28 septembre 2029, l’avocat produit devant  le tribunal, le témoignage d’un ancien agent de renseignement qui évoque cette affaire de Marocana.

Ibn Adama